A ce qu’on en sait d’après des données purement terrestres, l’attentat contre Donald Trump est une réalité et non une invention du complotisme comme veulent le faire croire les partisans de cette théorie qui mettent déjà en avant les dividendes médiatiques et électoraux engrangés par l’intéressé depuis cette confrontation « arrangée » avec la mort.
Il n’est pas non plus une capture d’écran prouvant une intervention divine comme veut le faire accroire Trump qui, en quelques secondes, a cessé d’être un candidat à une élection ordinaire pour devenir subitement un protégé de Dieu qui l’aurait choisi pour accomplir un vieux dessein (« Make America Great Again »). Car ce slogan remonte à Donald Reagan qui l’a créé alors qu’il était le candidat républicain à l’élection présidentielle de 1980 contre le démocrate James Carter.
Dans sa tête Trump est déjà élu, Elu de Dieu, et la date du 5 novembre prochain n’est pas celle du choix car celui-ci a déjà été fait par le Très-Haut. Ce sera juste le début des cérémonies de son sacre comme homme providentiel donné à l’Amérique par un Dieu bienveillant.
Entre le complotisme hypocondriaque et le charlatanisme mystificateur se trouve la vérité de l’homme, le génie instinctif d’un diable d’homme qui a instantanément saisi l’intérêt à tirer de cet attentat devenu « un moindre mal pour un plus grand bien », une aubaine qui lui ferait quitter les chemins ardus d’une campagne électorale incertaine pour prendre un raccourci céleste qui le conduirait tout droit à sa destination.
Lui qui, il y a trois ans et demi, a failli mettre l’Amérique à feu et à sang pour rester à la Maison Blanche se présente aujourd’hui à elle non pas comme un héros humain, et encore moins un candidat entre autres, mais comme un Elu de Dieu absout de ses péchés antérieurs et voué à une grande destinée : unir l’Amérique et ipso facto le monde.
Si dans le secret de son for intérieur Trump avait réellement cru à une intervention divine en sa faveur, le plus naturel, le plus logique aurait été qu’il abandonne séance tenante la politique et les affaires pour une retraite spirituelle ; qu’il quitte les villes américaines perverties par les Noirs, les Latinos, les Musulmans, les immigrés illégaux et se rende au Vatican où le Pape l’aurait accueilli en Ange des Temps modernes ; ou aille chercher refuge au Tibet, en Inde ou quelque autre endroit du monde où il prêcherait l’anti-suprématisme, l’antiracisme, l’anti-impérialisme, le nouvel ordre éthique international et la fraternité universelle.
Mais en vrai diable d’homme, en bon « Twaychi » comme on dirait en langage algérien (sans les millions de dollars), il sait, et il a raison en cela, que la crédulité populaire est partout une ressource renouvelable et inépuisable, et que tant qu’il y aura des dupes il faudra qu’il y ait des démagogues, des charlatans, des Djoha, des dupeurs et des escrocs pour les asservir et non les servir comme ils le croient dans leur infinie ingénuité.
Pareille situation fantasmagorique a de multiples fois été observée dans des pays immatures où les dirigeants utilisent la fibre religieuse jusqu’à l’abrutissement général, mais nul ne s’attendait à la voir apparaître en 2024 aux Etats-Unis. Surtout en relation avec Donald Trump qui, un jour, a fait allusion à ces pays en les qualifiant de « pays de m… » dont il souhaitait la disparition. C’était le Trumpisme se moquant de l’islamisme.
Dieu frayant avec Trump ? Il y aurait de quoi faire apostasier les fidèles de toutes les religions…