L’annonce du retrait de Biden de la course présidentielle une semaine après l’attentat de Pennsylvanie a produit en Amérique et dans le monde un effet égal à celui de l’attentat lui-même, et on attendait avec fébrilité l’explication de sa décision promise pour ce jeudi 24 juillet.
Quiconque a vu et entendu Biden pendant la dizaine de minutes qu’a duré son intervention télévisée comprenait que cet homme n’était pas en train de passer un flambeau, mais d’exprimer ses dernières volontés avant d’aller prendre place dans son tombeau : sauver la démocratie américaine de la tyrannie de Trump.
Maintenant, nous avons sous les yeux le bilan définitif de l’attentat de Pennsylvanie : le tireur et le pompier qui se trouvait sur la trajectoire d’une des balles tirées, morts sur place, et une semaine après Joe Biden, victime politique collatérale.
Si Donald Trump en a réchappé « miraculeusement » selon son mot, il sait qu’une Femme de Loi s’est lancée à ses trousses pour mettre fin à sa carrière. Il sait aussi que cette traque durera jusqu’au 5 novembre et qu’elle se terminera nécessairement par la mort de l’un ou l’autre.
Fidèle à son habitude de déprécier ses adversaires, Trump appelle cette femme « La Folle », tandis qu’elle, ancienne procureure générale, ne voit en lui qu’un gibier de potence au regard de la quarantaine de chefs d’accusation qui pèsent sur lui et en font, à ses yeux, le « Truand » le plus dangereux que l’Amérique ait jamais connu.
Kamala Harris a devant elle la possibilité de décrocher deux mandats, soit de quoi remplir de gloire une existence (4 ans de vice-présidence et 8 ans de présidence). Donald Trump, quant à lui et eu égard à son âge, ne peut en espérer qu’un seul au goût très amer car trop court pour satisfaire à deux vengeances pleines et entières (de Biden et de la « Folle »).