La locution « diable d’homme » est entendue ici de quelqu’un qui se sort de toutes les situations, et celle de « pauvre de diable » de quelqu’un qui inspire de la miséricorde en raison d’un état de santé incapacitant.
Aucune des deux ne constitue un manque de respect envers les personnalités évoquées ici.
L’attentat qui a visé Donald Trump en Pennsylvanie représente un développement inattendu dans la course à la présidentielle en lui ajoutant, à la veille de son investiture officielle (ou non) par le parti républicain, une dimension mystique dont Trump va tirer le maximum de gains, à commencer par la garantie que l’investiture est devenue une simple formalité.
Dans cette compétition, Trump en qui l’opinion américaine et mondiale voyaient depuis longtemps l’homme de toutes les transgressions, un homme retors capable de passer entre les gouttes et échappant à ses multiples poursuivants, dont la justice, est devenu après cet attentat un diable d’homme que plus rien ni personne, pas même la mort, n’arrêteront sur le chemin de ses ambitions.
Cela lui a coûté à titre personnel une oreille écorchée, et à ses admirateurs un mort et des blessés.
En revanche Joe Biden, perdant la mémoire et le sens de l’orientation à chacune de ses apparitions et interventions, donne l’impression de n’être plus qu’un pauvre diable chancelant qui, pour beaucoup d’Américains, devrait céder sa place à un autre candidat démocrate au lieu de s’obstiner à livrer un combat qui n’est plus de son âge.
Depuis toujours et dans tous les pays du mode on a souvent, pour ne pas dire systématiquement, vu d’honnêtes hommes, compétents et habités par les scrupules, être préférés dans le choix des dirigeants soit à des diables en personne ou leurs associés dépourvus de tout scrupule, soit à de pauvres diables insignifiants ou inaptes à la fonction.
En contemplant les affaires humaines à travers l’histoire, on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi la chance, l’impunité ou même les miracles interviennent souvent en faveur de politiciens démagogues, de personnages débiles ou d’êtres malfaisants à qui tout est permis. Est-ce eux les responsables de cet état de choses ou leurs électeurs ? La question se pose, surtout dans les pays vraiment démocratiques.
Le monde entier a condamné l’attentat contre Trump. Lui ne l’a pas seulement qualifié de geste « impensable » alors qu’il a été pensé par son auteur avant de passer à l’acte, il a tenu à le faire passer pour quelque chose dont Dieu lui-même s’est occupé, ce qui implique qu’Il a « laissé faire » dans le cas de John Kennedy, d’Abraham Lincoln ou du Révérend Martin Luther King.
En a-il la preuve, lui qui est poursuivi par la justice américaine dans des dizaines d’affaires dont l’incitation à l’attaque du Congrès qui a causé la mort de plusieurs Américains ? Non, mais il lui a suffi de le dire pour que de fervents « croyants » voient en lui désormais le sauveur prédestiné de l’Amérique.