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L’HISTOIRE ENTRE LES MORTS ET LES VIVANTS

by admin

En publiant samedi 19 juin un post sur ma page Facebook où je disais que j’étais choqué par les propos ‎de Noreddine Aït Hamouda au sujet de l’Emir Abdelkader, j’ignorais qu’il allait être déféré devant la ‎justice.

Je tiens à dire que je serais autant choqué s’il était condamné car la justice ne doit pas ‎interférer dans les débats intellectuels et politiques, même quand ils touchent à la religion et à ‎l’histoire.‎

Les éléments et arguments auxquels s’est référé Noreddine Aït Hamouda ne sont pas de son ‎invention. Je les connais personnellement depuis ma jeunesse. Si l’Emir Abdelkader avait été un traître ‎à son pays, il n’aurait pas joui du respect que lui témoignait le monde entier de son vivant, et continue ‎un siècle et demi après sa mort. Nulle part les traîtres ne sont honorés.

La personnalité de l’Emir Abdelkader transcende celle d’un chef militaire ou d’un grand résistant. Il ‎avait 23 ans lorsqu’il prit la tête de la résistance algérienne à l’occupation française, et moins de 40 ‎lorsqu’il signa le traité que n’a pas respecté la France.

Sa vie allait connaître d’autres prolongements et ‎s’affirmer dans d’autres domaines comme la création intellectuelle et l’humanisme passant par la paix ‎entre les religions.‎

On a vu il n’y a pas longtemps des franges de l’opinion publique de pays comme la France et les Etats-‎Unis réclamer le déboulonnage des statues de certains de leurs héros pour des motifs qui n’existaient ‎pas à l’époque où ils vivaient, comme les manquements aux droits de l’homme. Cela équivaut à réviser ‎des procès pour y introduire des chefs d’accusation inventés après « l’acquittement ».‎

L’Algérie n’avancera qu’en prenant les chemins de la liberté de penser, d’écrire et de s’exprimer, avec ‎la réserve que l’histoire ne se fait ni ne s’écrit sur les réseaux sociaux par des « mouches ‎électroniques », mais par des universitaires spécialisés dans les académies et les bibliothèques. ‎

Noreddine Aït Hamouda s’est exprimé non comme un historien compétent, mais comme un ‎‎« délateur » sur une chaîne TV connue pour son mercenariat.

Demain il pourrait se retrouver ‎moralement à la place des descendants de l’Emir si les familles des milliers de patriotes égorgés par son ‎père, le colonel Amirouche Allah irahmou, qu’une manipulation des services secrets français lui avait ‎fait passer pour des « traîtres », demandaient le réexamen de son statut historique.‎

Nous avons assez à faire avec le présent pour aller chercher dans les cimetières des raisons ‎supplémentaires de diviser notre pays. L’apparition de cette polémique est un écho favorable aux ‎efforts du pouvoir pour acculer la Kabylie au séparatisme.‎

PAGE FACEBOOK NB 20/06/2021

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