Home Non classifié(e) NON A LA GUERRE AU MAGHREB !‎

NON A LA GUERRE AU MAGHREB !‎

by admin

Le voyage d’Anouar Sadate à Tel Aviv en 1977, suivi des Accords de « Camp David » qui ont donné ‎lieu à la première « normalisation » des relations entre l’Égypte et l’État d’Israël, a conduit à la ‎création du « Front du Refus et de la Fermeté » comprenant l’Irak, la Syrie, le Yémen, la Libye, l’OLP ‎et l’Algérie. De ce Front dont l’activité a été essentiellement verbale, il n’est resté debout sur ses ‎deux pieds que l’Algérie. Les cinq autres ont été réduits à l’état d’estropiés, d’handicapés pour le ‎restant de leur existence en tant qu’États, et leurs peuples ne retrouveront jamais la tranquillité, ‎les illusions et les certitudes d’antan.‎

Après l’affaiblissement durable du Moyen-Orient, le tour du Maghreb est venu. Israël n’a pas mis le ‎pied en Afrique du Nord pour favoriser son unité, mais pour la rendre à jamais impossible. L’Algérie ‎est dans son viseur, elle est sa prochaine cible alors qu’elle a atteint le summum de l’inconscience ‎et de l’incompétence avec un pouvoir relié à son peuple par 4% des voix électorales, une économie ‎à bout de souffle qui rendra l’âme avec la fin prochaine des réserves de change, et des frontières ‎fragilisées avec le Mali, le Niger, la Libye et le Maroc.

Sombre tableau auquel s’ajoutent des relations internationales en sa défaveur à en juger par ‎l’enlisement du dossier du Sahara occidental dans les diatribes de l’enceinte onusienne, et les ‎percées réalisées à l’échelle arabe et africaine par les « Accords d’Abraham » qui ont notamment ‎fait d’Israël, grâce au Maroc, un pays frontalier.

La différence entre les « Accords de Camp David » ‎et les « Accords d’Abraham » c’est que les premiers avaient pour but « la paix contre la terre », ‎alors que les seconds, selon les propres termes de leur initiateur, Benjamin Netanyahou, ont pour ‎but « la paix contre la paix grâce à la suprématie militaire israélienne ».

Le pouvoir algérien pense-t-il, avant tout, à redresser sa situation politique intérieure et son ‎économie avant que le feu ne soit mis aux poudres ? Non, il a durci son « Refus » de regarder en ‎face sa réalité interne, et renforcé sa « Fermeté » envers ses citoyens en croyant que les ‎problèmes se régleront d’eux-mêmes.‎

Le risque de guerre qui planait sur les deux États à cause de l’affaire sahraouie depuis près d’un ‎demi-siècle vient de passer de 1 à 9 sur l’équivalent de l’échelle de Richter. Ni l’Algérie ne voudra la ‎déclencher, ni le Maroc, mais les intérêts supérieurs d’Israël les y pousseront bon gré mal gré.

La ‎guerre impliquera au départ quatre belligérants, l’Algérie et le Polisario d’un côté, le Maroc et Israël ‎de l’autre, auxquels se joindra une « coalition arabe, africaine et occidentale » pour les soutenir. ‎L’Algérie pourra compter sur ses fournisseurs traditionnels d’armes, mais aucun pays ne viendra ‎combattre à ses côtés.

Si elle fera mieux que la Syrie de Bachar et l’Irak de Saddam face à la coalition internationale (dont a ‎fait partie le Maroc pour l’Irak en 1990), mieux que les « Houthis » face à la coalition du Golfe (dont ‎a fait partie le Maroc entre 2015 et 2019), et le Hezbollah et Hamas face à Israël, l’Algérie n’en sera ‎pas vainqueur et aucun pays de la région n’en sortira indemne.

La question qui se pose depuis la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc est ‎de savoir qui des deux sera le plus grand perdant. Nous sommes en plein dans la vieille diplomatie ‎arabo-berbère de « J’accepte qu’on me crève un œil si mon voisin perd les deux ». C’est la ‎référence mentale des États et des citoyens de la région : c’est à qui contrarier l’autre, l’appauvrir ‎et se réjouir de ses malheurs.

L’Algérie y est arrivée en excellant dans LA DIPLOMATIE DES CAUSES ‎PERDUES, et le Maroc en empruntant le chemin de LA DIPLOMATIE DES CAUSES INJUSTES. « Vous ‎voulez nous enlever le Sahara ? Nous vous enlèverons la Kabylie ! ». « Vous installez Israël à nos ‎portes ? Nous installerons la Russie, la Chine et l’Iran en face de l’Europe ! »‎

Attaques sournoises, agressions verbales et représailles de diverse nature doivent cesser entre les ‎deux pays. Les peuples algérien et marocain doivent entrer en jeu pour casser le cercle vicieux dans ‎lequel les font tourner leurs dirigeants comme des bourriques depuis 1975. Si la guerre éclate, ils se ‎retrouveront perdant-perdant, dans une barbarie de tous les diables.

Ils seront voués à une guerre ‎de gueux où les uns auront les traits des djihadistes talibans, et les autres les traits des djihadistes ‎de « l’État islamique du Khorassan », chacun étant persuadé d’être plus proche des voies et des ‎vœux de Dieu que l’autre.

Il est plus facile d’allumer une guerre que de construire la paix. Gardons-nous de dire comme les ‎nationalistes Trumpistes avant la lettre du XIXe siècle, « Qu’elle ait tort ou raison, c’est ma patrie » ; ‎comme Albert Camus pendant la guerre d’Algérie, « Entre la justice et ma mère je choisis ma mère ‎‎» ; ou comme Boumediene déformant le sens d’un hadith qui disait juste l’inverse de ce qu’il avait ‎compris, « Nous sommes avec la Palestine « dhalima » ou « madhlouma !». Israël lui retourne ‎aujourd’hui la politesse : « Nous serons avec le Maroc coupable ou innocent !».‎

Ce n’est surtout pas le moment de se lancer des défis tel que celui jeté par Pharaon à Moise, ou ‎que l’un mette l’autre au défi de « Sortir de ses rangs les plus braves pour se mesurer aux nôtres ‎‎! » lancé par Otba Ibn Rabi’a lors de la bataille de Badr à la petite troupe musulmane. Les peuples ‎algérien et marocain ne sont ni les magiciens de Pharaon, ni les Koraïchites du paganisme, mais des ‎frères de même souche, des voisins depuis des millénaires, des gens raisonnables et non des têtes ‎brûlées prêtes à s’anéantir mutuellement pour rien.‎

Ils doivent se distinguer par des gestes inédits comme échanger leurs drapeaux, porter et ‎embrasser celui de l’autre au lieu de le piétiner ou de le brûler, remplacer les nuées de « mouches ‎électroniques » sur les sites, les vidéos et les réseaux par des essaims d’ « abeilles électroniques » ‎productrices de messages bienveillants, et manifester ensemble et partout où c’est possible en ‎faveur de l’Union des peuples du Maghreb.‎

Leurs élites pensantes, leurs sociétés civiles, leurs citoyens, ne doivent pas ajouter à la fermeture ‎des frontières terrestres la fermeture de leur cœur et de leur raison, mais les ouvrir comme jamais ‎auparavant. Ils doivent regarder loin, au-dessus des épaules de leurs dirigeants s’il le faut, par-delà ‎le visible et le prévisible, jusqu’à arriver à dessiner, ne serait-ce que par l’imagination, les contours ‎d’un Maghreb sans frontières intérieures et avec une monnaie commune, suivant le modèle ‎européen.

Nous n’avons pas besoin de médiation extérieure, les meilleurs médiateurs sont tout indiqués, ils ‎sont déjà sur place et ce sont les peuples marocain, algérien et sahraoui pour peu qu’ils soient ‎convaincus de la nécessité d’opposer au risque de guerre, représenté par Israël en accord avec ‎quelques grandes puissances, une farouche volonté d’un avenir commun.

‎La solution au problème sahraoui pourrait jaillir de ce nouvel état d’esprit collectif sous la forme ‎d’un compromis inattendu après l’échec de la politique du « tout ou rien » représentée par le ‎‎« Référendum d’autodétermination » ou rien, défendu par le Polisario depuis 1975, et I’ « Initiative ‎marocaine pour un statut d’autonomie pour la région du Sahara » ou rien, soutenue par le Maroc ‎depuis 2007.‎

PAGE FACEBOOK 04/09/2021

LEMATINDALGERIE.COM 04/09/2021

OUMMA.COM 05/09/2021

You may also like

Leave a Comment