Home ARTICLESLes questions internationales2011-2016 VASTE EST LA TERRE D’ALLAH…

VASTE EST LA TERRE D’ALLAH…

by admin

‎« La terre d’Allah n’était-elle pas assez vaste pour vous permettre d’émigrer ?» (Coran, an-‎Nissa, v. 97),‎

‎ « Et tu trouveras certes que les plus disposés à aimer les croyants (musulmans) sont ceux ‎qui disent : « Nous sommes chrétiens ». C’est qu’il y a parmi eux des prêtres et des moines, ‎et qu’ils ne s’enflent pas d’orgueil » (Coran, al-Maîda, v. 82).‎

A l’époque où les versets relatifs à la vastitude de la planète étaient révélés (il en est aussi ‎question dans « az-Zumar, v. 10, et « al-Ankabût », v. 56), les terres habitables de la planète ‎n’étaient pas loties comme aujourd’hui où il n’existe plus un mètre carré qui n’ait un ‎propriétaire ou un statut.

Il n’y avait pas de frontières nationales reconnues par un droit international, de passeport ou ‎de visa. On pouvait aller partout où un cheval ou une embarcation, la foi ou le sens de ‎l’aventure pouvait conduire.

Le monde a bien changé depuis, mais pas les idées portées par les musulmans pour qui ‎la terre étant la propriété d’Allah et eux ses ayants-droits, ils sont chez eux même chez ‎les autres.‎

En ce lendemain de célébration de « Aïd al-Adha », fête du « sacrifice » dont il ne subsiste ‎que l’immolation de la plus douce des bêtes pour la manger de la tête aux pieds, il serait ‎bon de chercher dans l’actualité planétaire ce qui reste des vertus religieuses relatives au ‎prochain, aux autres.

On a vite fait de les trouver plus abondantes en terre chrétienne, chez l’Agneau de Dieu ‎‎(autre nom de Jésus), qu’en terre islamique où on égorge indifféremment musulmans et ‎non-musulmans sur l’autel de l’islamisme.

L’accueil de réfugiés chrétiens fuyant leurs pays en catastrophe est une idée qui n’a pas ‎sa place dans l’imaginaire islamique. ‎

Un des meilleurs critères de l’équité est l’inversion des rôles qui est à la base de la règle ‎de réciprocité qui a elle-même fondé le droit international. Il faut parfois se mettre à la ‎place des autres pour mieux comprendre une situation ou un problème, et lui appliquer ‎la bonne solution.

Les musulmans étaient déjà incapables de sortir d’eux-mêmes pour regarder les choses d’un ‎point de vue d’un non-musulman. ‎

S’ils l’avaient pu, s’ils avaient comparé objectivement leur façon de penser avec celle ‎des autres pour ne pas exiger d’eux ce qu’ils ne leur auraient pas accordé, il leur serait ‎apparu combien ils peuvent être iniques, égoïstes et inhumains.

Avec la propagation de l’islamisme, l’exclusion des autres s’est élargie à leurs propres ‎rangs : ils ne se tolèrent plus et s’entretuent pour un rien comme on le voit partout en terre ‎musulmane.‎

Ici nous butons sur une ambiguïté de la morale islamique : il existe bien des ‎recommandations du Prophète allant dans ce sens comme : « Ne souhaite pas à ton frère ‎‎(« akhika ») ce que tu ne souhaites pas à toi-même » (il y a aussi des versions avec « an-‎nas » ou « ghayrika ») mais si, avec l’un ou l’autre de ces termes, on entend le ‎coreligionnaire seulement, la négation de l’autre, le rejet des non-musulmans, du frère ‎adamique et du « frère en Dieu », se confirment.

Allah ne serait plus le Seigneur, l’Éternel, le Dieu de tous, mais uniquement celui des ‎musulmans. Or l’islam se veut le continuateur des religions qui l’ont précédé, qu’il ‎reconnait et dont il est venu compléter les valeurs.

Des millions de musulmans fuyant la barbarie de l’islamisme et du despotisme en guerre, le ‎premier voulant prendre la place du second pour faire pire, c’est vers les terres chrétiennes ‎et laïques qu’ils dirigent leurs pas à la recherche d’un asile sûr. ‎
Ils n’ont pas bravé les mers, la mort et les garde-frontières pour prendre pied en terre ‎musulmane, c’est vers l’Occident qu’ils s’acheminent contre vents et marées, imitant en ‎cela les premiers compagnons du Prophète qui ont trouvé refuge chez le Négus chrétien ‎Éthiopie quand leurs frères arabes les persécutaient.‎

De Djamel-Eddine al-Afghani aux leaders du FIS, de l’ayatollah Khomeïny à Ghanouchi, ‎nombreux sont les leaders et militants islamistes qui ont trouvé le salut, le gîte et le ‎couvert en terre chrétienne et profité de la laïcité, des droits de l’homme, de la ‎Déclaration universelle des droits de l’homme et des conventions de Genève, valeurs et ‎législations qu’ils n’auraient jamais appliquées chez eux ou fait profiter des non-‎musulmans.

Rentrés chez eux, ils se dépêchent de se remettre à vilipender l’Occident comme gage de ‎leur fidélité à l’orthodoxie islamiste. ‎

Habitués à trouver dans le « ilm al-kadim » ce qu’il faut pour soutenir une chose et son ‎contraire, ils ont trouvé à cette ingratitude, à cette fourberie, un fondement islamique: « al-‎harbou khidâa !» (la guerre est ruse !)

Les musulmans ne cherchent pas qu’une terre sûre. Une fois régularisés, bien installés, ‎assurés d’avoir accès à la liberté d’expression et d’association, ils se mettent à ‎pétitionner contre ceci ou cela, à commencer par le porc et la mixité, à réclamer ‎l’ouverture de mosquées ou le droit au port du voile intégral, sans se soucier de ce que ‎pensent leurs hôtes.

Les voilà donc dictant leurs desideratas au propriétaire de la maison, le sommant ‎tacitement de changer sa culture, son alimentation et, en quelque sorte, de devenir ‎musulman contre son gré.

Vous voulez un exemple frais ?‎

Les autorités d’une mairie de la banlieue de Montréal ont adressé il y a quelques semaines ‎cette réplique caustique et cinglante à des résidents musulmans en réponse à leur demande ‎d’interdiction du porc dans les cantines scolaires :

‎(Début de citation) : « Les musulmans doivent comprendre qu’ils doivent s’adapter au ‎Canada et au Québec, à leurs coutumes, leurs traditions et leur style de vie parce c’est là où ‎ils ont choisi d’immigrer. Ils doivent comprendre que c’est à eux de changer leur style de vie, ‎pas aux Canadiens qui les accueillent si généreusement. Ils doivent comprendre que les ‎Canadiens ne sont ni racistes, ni xénophobes ; ils ont accueilli beaucoup d’immigrants avant ‎les musulmans alors que le contraire n’existe pas, c’est-à-dire que les États musulmans ‎n’acceptent pas d’immigrants non-musulmans. Pas plus que d’autres pays, les Canadiens ‎n’ont l’intention d’abandonner leur identité ni leur culture. Et si le Canada est une terre ‎d’accueil, ce n’est pas le maire de Dorval qui accueille les étrangers mais les Canadiens-‎Québécois. Finalement, ils doivent comprendre qu’au Canada nous avons des racines judéo-‎chrétiennes, des arbres de Noël et des fêtes religieuses, mais la religion doit demeurer dans ‎le domaine privé. La municipalité de Dorval a raison de refuser toute concession à l’islam et ‎la sharia. Pour les musulmans qui ne sont pas d’accord avec la laïcité et ne se sentent pas à ‎l’aise au Canada, il y a 57 beaux pays musulmans dans le monde, la majorité sous-peuplés, ‎prêts à les recevoir avec des bras « halal » grands ouverts et en accord avec la sharia. Si ‎vous avez quitté votre pays pour le Canada mais pas pour un pays musulman, c’est parce que ‎vous pensez que la vie est meilleure au Canada plutôt qu’ailleurs. Posez-vous la question ‎juste une fois : pourquoi la vie est-elle meilleure au Canada plutôt que dans votre pays ‎d’origine ? Une cantine où on sert du porc fait partie de la réponse… » (Fin de citation).‎

Que valent, que faire des « droits de l’homme » lorsque des hommes et des femmes en ‎prennent ce qui sert avant de rejeter le reste ou de le retourner contre ceux qui les en ‎ont honorés ?

L’encre de cette lettre ne devait pas avoir séché lorsque l’image du petit Aylan Kurdi « a fait ‎le tour du monde et des consciences » selon l’expression du président français, renversant ‎l’attitude des opinions publiques occidentales vis-à-vis des vagues de migrants à majorité ‎musulmane forçant les portes de l’Europe.

La classe politique canadienne, d’un bord à l’autre, ne s’est pas exceptée de ce mouvement ‎et s’est lancée dans une surenchère de promesses d’accueil des réfugiés syriens qu’elle sait ‎parfaitement être des musulmans.

Le leader du courant conservateur, Stephen Harper, a proposé d’en accueillir 20.000, le chef ‎du parti libéral, Justin Trudeau, 25.000, et le leader du centre-gauche, Thomas Mulcair, ‎‎46.000. ‎

Le ministre de l’immigration, Chris Alexander, a pour sa part été mis sur la sellette par les ‎médias et regardé comme s’il était à l’origine de la mort du petit Aylan parce que ses ‎services ont refusé en mars dernier de donner suite à la demande de parrainage déposée ‎par sa tante établie à Vancouver.‎

L’émotion universelle déclenchée par la mort de l’agnelet kurde a atteint l’Eglise catholique ‎à laquelle préside un Saint François d’Assise des temps modernes, réputé pour sa simplicité ‎et son retour aux vertus originelles du christianisme : la compassion et la charité.

Il a lancé un appel à la chrétienté d’avoir à sonner partout le tocsin, d’ouvrir son cœur, ses ‎bras et les portes des maisons de Dieu aux réfugiés, accompagnant sa directive de ces mots : ‎‎« Le couple fermé, la famille fermée, le groupe fermé, la paroisse fermée, la patrie fermée, ‎cela vient de nous, cela n’a rien à voir avec Dieu ».

Ce n’est pas seulement la charité chrétienne qui a joué, elle a encore été plus ‎efficacement relayée par les valeurs humanitaires et républicaines.

En guise de réponse à l’islamophobie montée des rangs de l’extrême droite, les ‎gouvernements des principaux pays d’Europe ont interdit de discriminer les réfugiés sur la ‎base de leur religion.‎

Les musulmans auraient-ils eu ce réflexe humanitaire, eux qui ne distinguent entre les ‎hommes que sur une base religieuse ?

Ce n’est pas le fait du Coran mais du « ilm al-kadim », de l’interprétation du Coran ‎élaborée il y douze siècles à partir de données aujourd’hui dépassées. Ce vieux « ilm » ‎est même capable de voir dans le sauvetage des réfugiés un « plan diabolique pour ‎évangéliser les musulmans ».

Il aurait préféré les voir mourir en mer ou sous les coups de Daesh ou de Bachar que de ‎se reconnaître une responsabilité dans ces évènements, ou l’autodestruction du monde ‎musulman en général.

Une grue s’effondre par suite d’une erreur humaine, écrasant des centaines de pèlerins ? ‎C’est un miracle montrant la prosternation de la grue devant la majesté d’Allah ! Une ‎bousculade due à une erreur d’aiguillage humaine tue un millier de personnes ? C’est un ‎privilège accordé par Allah aux victimes d’être enterrées en terre sacrée, près des ‎‎« souhaba » (compagnons du Prophète) …

Où s’arrêtera « l’ignorance sacrée » ? Qu’est-ce qui soignera la folie islamiste ?‎

Aucune mort individuelle ou collective n’a jamais ému les autorités musulmanes civiles ‎ou religieuse, bien « enflées d’orgueil », elles, ni ne leur fera changer de politique ou de ‎discours.

Auraient-elles ordonné d’ouvrir les portes des mosquées aux chrétiens ? Auraient-elles ‎ouvert leurs maisons personnelles aux persécutés comme l’a fait en son temps l’Émir ‎Abdelkader en Syrie ?

Combien de musulmans ont sauvé d’enfants chrétiens, yazédis ou animistes comme Saladin ‎‎(un Kurde) a sauvé de la mort son ennemi, Richard Cœur de Lion ? On en chercherait en ‎vain.

Combien de chrétiens, par contre, ont recueilli, soigné, nourri et adopté des enfants ‎musulmans ? On le voit à chaque malheur touchant un pays musulman, à chaque guerre, ‎tremblement de terre, ou résurgence du fanatisme.

A la différence des migrants européens du XVIIe siècle qui ne cherchaient pas en se rendant ‎en Amérique un pays déjà construit, offrant sécurité, logement, travail et droits de l’homme ‎mais un nouveau monde à construire, les réfugiés musulmans désirant s’installer en Europe ‎aspirent à vivre dans des systèmes sociaux performants et des économies fonctionnelles. Ils ‎veulent s’intégrer à quelque chose de fait, pas à créer du néant comme les passagers du ‎‎« Mayflower » qui ne disposaient que de « l’homme, du sol et du temps » selon la formule ‎de Bennabi. ‎

Les musulmans disposaient depuis longtemps de ces « richesses permanentes », mais ils ‎n’en ont rien tiré ; ils les ont gaspillées ou les détruisent de leurs propres mains au nom ‎du salafisme, du wahhabisme, du fanatisme et du terrorisme.‎

Ils sont entre un milliard et un milliard et demi d’âmes, ils occupent 30 millions de ‎kilomètres carrés environ sur un total de 148 millions de km2 de terres émergées, le temps ‎est à leur disposition comme le reste des hommes, mais ils n’ont pas fait l’Amérique et ne la ‎feront pas avec les idées mortes qu’ils trainent en les prenant pour la plus haute ‎expression de la vérité divine alors qu’elles ne sont que celles du « ilm-al-kadim ». ‎

Au contraire, ils perdent des vies par centaines de milliers chaque année, de plus en plus de ‎territoires (Palestine, Soudan…) et d’États difficilement édifiés (Syrie, Irak, Libye, Yémen, ‎Afghanistan, Pakistan…). ‎

Incapables de construire des pays, de les garder, d’y vivre tranquillement, ils sont ‎devenus une civilisation de naufragés, de réfugiés, de migrants illégaux qui, au lieu de se ‎dissoudre dans les sociétés qui les recueillent, guettent la première occasion d’y ‎introduire les germes de la maladie qui les a chassés de chez eux.‎

Le moins à attendre d’eux et de leurs enfants est qu’ils ne se retrouvent pas dans quelques ‎années à l’origine de gros problèmes chez ceux qui les ont reçus au nom des droits de ‎l’homme, de l’humanisme ou de la charité chrétienne.

Ils ne doivent pas, avec le temps et l’oubli, retourner contre eux les causes qui leur ont fait ‎quitter leurs propres pays (fanatisme et intolérance). Ils ne doivent pas considérer ‎‎« l’intégration » comme le ralliement de la majorité aux mœurs d’une minorité au motif ‎que l’islam serait la meilleure religion, le Coran la parole de Dieu, et eux « la meilleure ‎communauté sortie parmi les hommes ».‎

Ils doivent ramer dans la même direction que l’humanité et non en sens contraire ; ils ‎doivent revoir le contenu réel et les implications de leurs idées arrêtées depuis douze ‎siècles sur le monde, l’Histoire et les autres ; ils doivent s’adapter aux données de la vie ‎contemporaine au lieu de continuer à reproduire des schémas de pensée hérités d’une ‎lointaine époque.

En fait tout est dit dans le message clair, objectif, juste et justifié adressé par les autorités ‎municipales de Dorval aux pétitionnaires islamistes.

Son contenu devrait être enseigné dans tous les établissements musulmans, lu à la fin ‎de chaque sermon du vendredi dans les mosquées des pays musulmans et non ‎musulmans, être donné à recopier cinq fois par jour aux enfants musulmans vivant en ‎terre non musulmane, être élevé au rang de complément des enseignements islamiques ‎et reconnu comme la meilleure interprétation donnée ces dernières années à un grand ‎nombre de versets coraniques.

C’est en se pénétrant de la philosophie humaniste de cette lettre, en la revendiquant ‎comme le texte qui manquait à leur culture, que n’ont pas écrit leurs ulémas, que les ‎musulmans pourront trouver respect et considération là où ils vivent, là où on leur a ‎fait une place.

Le but, en publiant cette lettre, n’est pas de nous auto-flageller ou de flatter l’Occident ‎en oubliant son rôle dans le désordre du monde, mais de montrer deux systèmes de ‎valeurs en vigueur, l’un en phase avec son époque, l’autre en rupture, l’un développant ‎des comportements en rapport avec les valeurs qu’il affiche, l’autre ramenant tout à soi ‎quitte à s’exclure de la communauté humaine.

‎« Le Soir d’Algérie » du 27 septembre 2015‎

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