« L’ignorant se fait plus de mal que ne lui en ferait son pire ennemi » (Proverbe arabe).
Cette contribution est née au moment où prenait fin une émission consacrée au gaz de schiste que je suivais sur une chaîne de télévision algérienne privée. En guise de conclusion, les intervenants devaient dire à tour de rôle leur mot de la fin. Quand arriva celui de la seule dame invitée au débat, sa voix se brisa et les larmes noyèrent ses yeux au moment où elle rendait hommage à nos frères et sœurs du Sud pour leur attitude face à cette question qui va torturer une grande partie de la société algérienne dans les prochains mois, l’écartelant entre son intérêt et sa conscience.
La dame entraîna dans son sillage l’animateur qui eut toutes les peines à conclure l’émission, car étouffé par un brusque accès de larmes. Il retrouva difficilement sa maîtrise et conclût l’émission en fixant la caméra pour s’adresser au Président, l’adjurant d’être de la pâte de Larbi Ben Mhidi et de Slimane Amirat ; de choisir, entre l’Algérie et le gaz de schiste, l’Algérie du million et demi de martyrs.
Avant d’entrer dans le sujet, que l’on m’autorise cette parenthèse pour faire justice d’une confusion : l’émotion, comme on vient de le voir, peut aveugler les yeux et casser les voix. Elle peut aussi fausser le raisonnement. Feu Slimane Amirat, que j’ai eu l’honneur de connaître, portait en lui toute la candeur du peuple algérien et je me souviens de l’émission télévisée où il a prononcé ces paroles (« Entre l’Algérie et la démocratie, je choisis l’Algérie ») pour exprimer son rejet de l’islamisme radical qui était aux portes du pouvoir. Elles lui survivront jusqu’au jour où l’Algérie fusionnera avec la démocratie.
La formule qu’il a laissée et dont certains se prévalent pieusement pour trouver des excuses au despotisme, est chargée d’émotion autant que l’atome primitif dont est issu le Big Bang était chargé d’énergie mais, concrètement, rationnellement, il n’est pas possible de choisir entre une réalité physique, l’Algérie, territoire et peuple, et la démocratie, idée, idéal, mode de gestion susceptible d’assurer le bien-être des hommes et leur cohabitation pacifique.
La démocratie, c’est le « pouvoir du peuple » sur sa terre, ses biens et les personnes qui le forment. La démocratie ignore l’existence de l’Algérie, elle prospère partout où elle a été choisie comme mode de gouvernance, mais l’Algérie ne prospérera pas sans la démocratie et ne durera pas longtemps sans elle dans l’Histoire.
Aussi ne peut-on pas choisir entre l’Algérie et la démocratie, car cela reviendrait à choisir entre un pays et son peuple, entre un peuple et la meilleure façon dont il peut être géré, entre une terre et ses habitants, entre une terre sans habitants et des habitants sans terre, entre une vie de douar et une vie moderne.
L’une ne saurait aller sans l’autre, sauf à accepter d’être dirigé par le despotisme et le mythe de l’homme providentiel qui détruiront de toute façon, tôt ou tard, le pays. On peut seulement réussir ou échouer à rendre son pays et ses institutions démocratiques. Au temps de Da Slimane, l’Algérie avait échoué à devenir une démocratie et elle est encore sur cet échec.
Il y aura bientôt quatre ans, je publiai dans ces mêmes colonnes une contribution intitulée « La conscience des peuples » (LSA du 5 mai 2011) dans laquelle je posais le problème de l’exploitation du gaz de schiste.
A l’époque, le problème ne se posait pas chez nous mais en France où, après la découverte de premières réserves, deux volontés s’étaient retrouvées face à face, prêtes à en découdre : celle de l’État, vivement intéressé par l’exploitation de cette manne qui tombait à pic, et celle d’une infime partie des citoyens opposés à l’idée pour des raisons écologiques. Élu président de la République une année plus tard, François Hollande se résigna à en interdire l’exploitation, les tourments de la conscience française cessèrent, et le sujet fut vite oublié. J’écrivais alors ceci :
Début de citation : « L’État qui se faisait du souci pour son endettement public, son déficit budgétaire et ses exportations en recul voyait d’un très bon œil cette manne, mais son enthousiasme a été refroidi par la réaction de la conscience française… Les citoyens français auraient pourtant individuellement gagné à la mise en exploitation des gisements découverts car c’est une énergie qui devient de plus en plus cher chez eux… Ils n’ignorent pas les avantages que les Américains ont tirés de ce nouveau type de gaz… Mais ils ont pensé aux équilibres naturels de leur pays, à leurs ressources hydriques, à l’avenir de la planète, plus qu’au profit qu’ils auraient personnellement tiré de cette aubaine. C’est ainsi qu’ont réagi aussi les Canadiens alors qu’ils ont de l’eau à n’en savoir que faire. Les deux peuples ont vu loin, ils ont pensé à plus tard, à dans un siècle ; ils ont refusé la rente et la vie facile qu’ils auraient pu regretter par la suite… Ils n’ont pas raisonné comme nous qui, dans le même cas de figure, aurions répondu à nos autorités : « Nourris-moi aujourd’hui et tue-moi demain !» D’ailleurs elles viennent de signer avec ENI un contrat pour la mise en valeur de notre potentiel de ce gaz sans demander l’avis de quiconque…
Nous, nous faisons le contraire, nous fonctionnons à l’inverse des autres, nous sommes des cigales : ce que nous faisons en été (compter sur le pétrole et le gaz, subventionner les prix, soutenir à bout de bras une économie éclopée) nous ne sommes pas sûrs de pouvoir le refaire en hiver. Nous comptons sur une sentence aux allures d’oracle : «Dieu y pourvoira !»
C’est cette inconscience historique, cette attitude à l’envers, cette disposition à ne penser qu’à l’immédiat qui conduit à la colonisation, à l’Indépendance qui coûte un million de morts et accessoirement à la destruction de l’environnement… Si ça va pour l’instant, c’est parce que nous avons plus d’argent que nous n’en avons besoin. Et le jour où il y en aura moins ? « Dieu y pourvoira ! » laisse tomber dévotement le pouvoir. « Nourris-moi aujourd’hui… » menace la conscience populaire »… (Fin de citation).
Nous y voilà, quatre ans après ! L’argent commence effectivement à manquer et la peur à se répandre dans les rangs de la nation : « Le mensonge peut courir une année, la vérité le rattrape en un jour » dit le proverbe.
Si Dieu, dans ses voies impénétrables, semble avoir exaucé les prières de l’Etat algérien en le pourvoyant des deuxièmes ou troisièmes réserves mondiales en la matière, il y a comme un problème dans l’air car au lieu du « Nourris-moi aujourd’hui et tue-moi demain ! » auquel on s’attendait tout naturellement, c’est quelque chose d’absolument nouveau qui a été donné à entendre depuis In Salah à un peuple algérien décontenancé.
Quelque chose d’inconnu s’est alors réveillé en nous, touchés par la réaction de nos compatriotes du Sud et peut-être plus encore par la méthode inédite qu’ils ont employée pour se faire entendre : le style mystique au lieu du style revendicatif, mode auquel sont très sensibles les Algériens comme on l’a vu en d’autres occasions.
En effet, nos concitoyens du Sud, en particulier les braves habitants d’In Salah, ont imploré pendant des semaines le même Dieu qui a donné le gaz de schiste à l’Algérie, mais eux c’était pour qu’Il la prémunisse de son exploitation : « Ya latif, ya latif, ançar abdiqa-d-da’îf ! », n’ont-ils cessé de psalmodier des jours durant à la manière de « tolbas » éplorés, les mains levés au ciel et les yeux embués de larmes (traduction au pied de la lettre : « Ô Dieu Clément, secoure tes faibles créatures ! »).
Où a-t-on jamais vu des masses humaines adresser des doléances privatives au Créateur (les délivrer d’une richesse naturelle) ? On adresse depuis des siècles en Algérie des doléances à Allah, mais dans les mosquées et en termes acquisitifs, comme on fait avec les prières collectives de « l’istisqâa » en période de sècheresse.
Superstition ? Naïveté ? Non, sens naturel de l’intelligence politique et tactique des gens du Sud, êtres frugaux et âmes droites.
Car que pourraient les brigades de répression des mouvements de foule dépêchées en renfort devant pareille posture qui a ému la nation, devant ces suppliques adressées en fait plus au président de la République qu’à Dieu, devant ce style de protestation inédit ?
Nos frères et sœurs du Sud n’ont pas recouru à la « capacité de nuisance » dont nous sommes familiers au Nord (slogans anti-pouvoir, prise en otage de franges de la population, émeutes, menaces de sécession…), ils lui ont substitué la capacité à convaincre au moyen du sacré ; ils lui ont préféré l’argument de la crainte du Seigneur pour faire plier l’État. Il faudrait labelliser cette innovation, et réfléchir à comment l’exporter dans les pays islamiques.
Ce n’était pas seulement intelligent, c’était aussi efficace puisqu’ils ont obtenu un premier résultat : embarrasser le gouvernement, l’obliger à modifier son timing, le contraindre au dialogue et à la communication, susciter autour d’eux une sympathie nationale…
Mais est-ce assez pour faire reculer le pouvoir, un pouvoir qui, comme le rappelait récemment le Premier ministre, regarde toujours l’Algérie comme étant hiérarchisée entre un « hakem » et des « mahkûmin », ignorant qu’il ya belle lurette que les Algériens ont cessé de se sentir « mahkûmin » par qui que ce soit.
On peut penser qu’ayant peu gagné d’un demi-siècle d’exploitation du pétrole et du gaz conventionnels, nos frères et sœurs du Sud ne voient pas ce qu’ils gagneraient du gaz de schiste, d’où leur opposition. Ce serait leur faire injure car ils demandent l’interdiction de l’exploration et de l’exploitation du gaz de schiste sur tout le territoire national.
Ce n’est pas leur faire injure, c’est les atteindre dans leur dignité, leur intelligence et leur patriotisme que de faire passer leur mouvement protestataire pour le fruit de manipulations étrangères ou locales ; c’est prendre leur angélisme pour un machiavélisme qui n’est pas dans leur nature. S’ils avaient accepté l’offre de de Gaulle, ils seraient aujourd’hui les maîtres du Sahara et de ses richesses et nous leurs voisins déguenillés.
Néanmoins, il ne faut pas se bercer d’illusions. Leur bon aloi et leur foi de charbonnier n’opéreront pas sur les tenants du pouvoir et ne les attendriront nullement. Cette « fitra » qui a pu jadis envoûter Isabelle Eberhardt, Ernest Psichari et Etienne Dinet, les laissera froids et ils n’hésiteront pas, si nécessaire, à les enfouir sous le sable comme des déchets radioactifs s’ils venaient à se mettre en travers de leur chemin, le chemin de « l’intérêt national » et de « l’avenir de nos enfants ». Il serait illusoire de croire que le gouvernement va reculer sur la question, qu’il renoncera à ce pactole mirobolant.
Il faut être conscient de cette donnée essentielle qu’il est infiniment plus facile de gagner 60 milliards de dollars par an en trustant « softement » Sonatrach et quelques entreprises étrangères dans le désert, que de mettre « hardement » en branle dans des villes surpeuplées quarante millions d’individus revêches et indisciplinés avec l’espoir d’en faire une société d’abeilles, une fourmilière besogneuse, une force de travail capable de produire, de couvrir ses besoins intérieurs et d’exporter le surplus pour générer des rentrées en devises de ce niveau.
Se représente-t-on l’Algérie actuelle exportant hors-hydrocarbures 60 milliards de dollars par an pour couvrir les importations indispensables à sa vie quotidienne ?
Cela supposerait une métamorphose immédiate de l’ensemble de nos données physiques, psychiques, mentales, morales et économique, et l’apparition fulgurante d’une conscience citoyenne chez l’écrasante majorité de la population; cela requerrait une subite transformation de notre organisation sociale et politique actuelle en cadre institutionnel démocratique, en pouvoir légitime, en système d’enseignement performant et étroitement lié au monde économique, en une élite politique porteuse d’idées au lieu des niaiseries qui lui font attendre dans un hôtel qu’on veuille bien lui remettre le pouvoir au motif qu’elle en a envie…
N’ayant pas fait le centième de tout cela en trois mille ans d’histoire (d’histoires devrais-je écrire plus justement) comment pourrait-on le faire en quelques années avec les contraintes sociales qui pèsent sur nous et les périls qui nous entourent ? Autant dire que nous sommes faits comme peuvent l’être des « mahkûmin », comme des morts entre les mains de ceux qui les lavent sur une planche mortuaire, comme du gaz de schiste pris dans de la roche. C’est trop tard, ya nas !
Et de mon point de vue, pourrait-on me demander, faut-il ou non exploiter le gaz de schiste ? Ma réponse sera claire, nette et franche car chacun doit prendre position dans le débat ouvert par les gens du Sud.
Elle commencera par trois questions : A-t-on réellement le choix ? Y-a-t-il une alternative à la rente, nous qui ne savons gérer nos affaires avec la médiocrité, la corruption et le gaspillage qui vont nécessairement avec et nous caractérisent que grâce à une rente ne nécessitant pas plus de bras et de cerveaux que ceux des effectifs de Sonatrach ? Le patriotisme est-il aujourd’hui dans l’exploitation du gaz de schiste ou dans son interdiction ?
Bien sûr qu’il eut fallu construire une économie rationnelle, autocentrée, intégrée, diversifiée, exportatrice, reposant sur le travail, la productivité et la qualité dès le départ, mais il n’en a pas été ainsi.
Il eut fallu commencer à édifier notre société dès le XIXe siècle en prenant part à la révolution industrielle. Nous ne l’avons pas fait car nous étions colonisés par la France. En trois semaines la soldatesque françaises a pris Alger. Et avant la France, nous étions colonisés par les Turcs dont la seule différence avec les Français était d’être, comme nous, des musulmans. Quant aux Romains qui sont restés chez nous quatre fois plus longtemps que les Français, on les a totalement oubliés ; ça remonte à si loin…
Et pourquoi avons-nous été occupés par les Turcs ? Parce que menacés par les Espagnols et ne pouvant nous défendre par nous-mêmes, nous avons fait appel à leurs vaillants corsaires et janissaires. Et pourquoi ne pouvions-nous pas nous défendre ?
Parce que nous n’avions pas d’armée nationale ; parce que nous étions morcelés en tribus et Ârouchs ; parce que nous étions dispersés en une quantité d’individus atomisés, non reliés les uns aux autres par des affinités, des relations de travail, une conception philosophique ou un « sens commun » ; parce que nous n’étions pas réunis par un contrat social, une idée de l’Etat national, des habitudes de vivre et de travailler ensemble…
Même aujourd’hui on cherche à se défaire du peu de choses qui nous unissent. Les uns ont kidnappé les valeurs de Novembre, d’autres l’islam et quelques-uns l’amazighité.
132 ans plus tard, enfourchant un mouvement de l’Histoire qui passait par là pour aller dans le sens de la décolonisation et moyennant paiement du plus lourd tribut en vies humaines après les Vietnamiens, nous nous sommes libérés pour nous retrouver aussitôt sous le joug d’une ignorance khéchinienne, de l’esprit du douar et de la mentalité de la « chèvre qui vole », tous issus de notre génie national.
A sa mort en décembre 1978 Boumediene nous a laissé en héritage une dette extérieure de 14 milliards de dollars alors que le nombre des Algériens était à peu près de quatorze millions. Au départ de Chadli en janvier 1992, la dette extérieure s’élevait à 26 milliards de dollars pour une population de 26 millions d’habitants environ. Elle n’a été effacée que grâce à la montée constante des prix du baril dans les années 2000.
Entretemps, des pays du sud de l’Europe, du Sud-est asiatique, d’Amérique latine et même du Maghreb qui étaient au même point que nous ou même moins, qui disposaient de moins de richesses naturelles que nous, sont devenus des pays émergents pour les uns et des puissances économiques et commerciales mondiales pour d’autres.
Comme si l’échec économique ne suffisait pas, il fallait encore que nous donnions à demeure le spectacle des pires exactions terroristes qu’ait connues l’humanité depuis Gengis Khan, se soldant par un bilan de plus de 200.000 morts. A peine remis de la faillite économique et du terrorisme des années 1990, nous nous sommes empressés, inconsciemment ou par satanisme, je ne sais, à reproduire les causes qui les ont générées.
De quelles marges disposons-nous aujourd’hui pour construire une économie rationnelle, diversifiée, intégrée et exportatrice ? Une fois épuisées les réserves de change (en un maximum de trois ans), nous nous mettrons à nous endetter de nouveau car nous aurons besoin de 60 à 80 milliards de dollars chaque année (il ne faut pas oublier les dépenses militaires) pour maintenir notre pouvoir d’achat, notre chômage et notre taux d’inflation à leur niveau actuel.
Il ne faudra même pas rêver de les élever, sans dire que ces niveaux sont déjà pour bon nombre de nos compatriotes, ceux du seuil de pauvreté. En quelques années cette dette, à supposer que nous trouvions des créanciers assez fous pour nous suivre dans notre fuite en avant, se chiffrerait en centaines de milliards de dollars. Pour la rembourser, il faudrait vendre le pays, son sol, son sous-sol et ses meubles.
Pour ces raisons non exhaustives, chers frères et sœurs, et la mort dans l’âme, je me prononce pour l’exploitation le plus vite possible du gaz de schiste car nous n’avons que faire de l’écologie ; nous ne savons pas ce que c’est, ayant vécu pendant des millénaires sans nous en soucier. Alors de grâce ne faites pas semblant !
AYANT DETRUIT L’HOMME, QU’AURIONS-NOUS A FAIRE DE SON MILIEU NATUREL OU DE LA COUCHE D’OZONE ?
CE PAYS QUE NOUS N’AVONS PAS SU CONSTRUIRE, QUI EST RESTE EN JACHERE SAUF DANS LES PERIODES OU DES OCCUPANTS ETRANGERS L’ONT MIS EN VALEUR, EST TROP GRAND POUR NOTRE KHECHINISME ET NOTRE ASOCIALITE, POUR NOS AÇABIYATES HAINEUSES ET MEURTRIERES, POUR LES PETITS DIRIGEANTS QU’IL A MIS A SA TETE DEPUIS LA NAISSANCE DU MOUVEMENT NATIONAL EN 1926, POUR NOTRE NOCIVITE INDIVIDUELLE…
SI UN REFERENDUM DEVAIT ETRE ORGANISE AUTOUR DE LA QUESTION DE L’EXPLOITATION DU GAZ DE SCHISTE, IL N’Y A AUCUN DOUTE QUE LE « OUI » TRIOMPHERAIT SANS FRAUDE. LES RENTIERS, RESQUILLEURS, ASSISTES, PARESSEUX, VOLEURS, FATALISTES, CHARLATANS ET DEMAGOGUES DE TOUTES LES COUCHES SOCIALES, DE TOUTES LES REGIONS, DE TOUS LES COURANTS POLITIQUES ET IDEOLOGIQUES SE RETROUVERAIENT DANS LE PLUS VASTE CONSENSUS CONNU PAR LE PAYS DEPUIS L’APPARITION DE L’HOMME PROTOHISTORIQUE DE MECHTA LARBI. LE POUVOIR N’A PAS A S’EN FAIRE, IL A DE LA MARGE.
Si nous renoncions à exploiter le gaz de schiste et même peut-être un jour le cyanure ou la nitroglycérine s’ils devenaient des matières premières, nous nous condamnerions à court terme à la faillite, à la misère générale, à la guerre civile, au morcellement de notre pays et à l’inévitable intervention de l’étranger…
L’ETAT ISLAMIQUE VERSION TALIBANS, DAESCH OU BOKO HARAM, LE CHOIX EST LARGE, NOUS APPELLE. IL NOUS ATTEND. IL EST AU BOUT DU CHEMIN QUE NOUS AVONS EMPRUNTE. IL EST NOTRE FATALITE, NOTRE DESTIN, NOTRE TERMINUS.
Ses cadres, ses califes, ses faqihs et ses commandos sont prêts à assumer leur mission historique sacrée. Ils sont parmi nous, ils sortent de chez vous, ils opèrent en pleine lumière. Ils dictent sa conduite à la société, ils vous marient et interprètent vos rêves à la télévision…
QUE VOULEZ-VOUS DE PLUS ? QU’ILS VOUS DISENT SI LE GAZ DE SCHISTE EST HALAL OU HARAM ?
(« Le Soir d’Algérie » du 28 janvier 2015)