Home ARTICLESLa problématique algérienne2011-2016 ‎4e MANDAT : NOTRE LENTE AGONIE

‎4e MANDAT : NOTRE LENTE AGONIE

by admin

‎« Et certes, tu les trouveras les plus attachés à la vie d’ici-bas, pire en cela que les ‎mécréants. Tel d’entre eux aimerait vivre mille ans. Mais une pareille longévité ne le ‎sauvera pas du châtiment » (Coran, al-Baqara, 96).‎

SI L’ALGERIE APPARTENAIT A CELUI QUI LA PRESIDE COMME L’ANCIENNE EGYPTE ‎APPARTENAIT AUX PHARAONS, ALORS OUI, ON N’AURAIT PAS LE DROIT DE PIPER MOT ‎SUR CE QU’IL SE PASSE DANS LE PAYS.‎

MAIS SI L’ALGERIE EST NOTRE BIEN COMMUN, SI CHAQUE CITOYEN EN EST ‎ACTIONNAIRE, SI ELLE N’EST PAS UNE SOCIETE ANONYME MAIS UNE SOCIETE EN NOM ‎COLLECTIF, ALORS OUI, CHACUN DE NOUS A NON SEULEMENT LE DROIT, MAIS LE ‎DEVOIR DE DIRE SON MOT POUR DENONCER LA SITUATION PERILLEUSE ET HUMILIANTE ‎QUI NOUS EST FAITE DEPUIS SEPT MOIS.‎

L’ALGERIE N’A PAS UN PRESIDENT MALADE, ELLE A UN MALADE POUR PRESIDENT. ‎
Un président qui préside à peu d’activités dont tout ce qui est montré est des épîtres lues par ‎des présentateurs de JT, des vœux d’anniversaire adressés à l’étranger, et des images bien ‎cadrées de rares et brèves audiences comme celles qu’il a accordées à son retour de ‎Grenoble.

Des hommes « loyaux » prennent de temps en temps la parole pour jurer leurs grands dieux ‎qu’il se porte comme un charme et que tout baigne dans l’huile, manière de dire : « Ça ne ‎vous regarde pas ! »

Elle a à sa tête un homme malade depuis 2005 mais qui était au moins en état de parler et ‎de marcher.

Lorsqu’il a violé la Constitution en 2008 pour pouvoir se représenter en 2009 alors qu’il n’en ‎avait pas le droit, la chose n’avait pas ému grand monde car connaissant l’homme et son ‎attachement au pouvoir, tout le monde s’y était résigné. Quelques-uns l’ont même crédité ‎dans leur naïveté d’une dernière volonté : instaurer enfin l’État de droit pour marquer ‎l’histoire. En fait il n’était intéressé que par faire durer la sienne au pouvoir, à n’importe ‎quel prix et dans n’importe quel état.

Il a pu aller ainsi au bout du 3e mandat dont le point d’orgue fut l’AVC d’avril 2013. Tandis ‎que des voix s’élevaient pour demander l’application des dispositions constitutionnelles ‎relatives à l’ « empêchement », le pays, dans sa généralité, espérait qu’il se remettrait de ‎cette attaque et tiendrait jusqu’à la fin de son mandat en avril 2014.

Très peu, en dehors de quelques cercles intéressés, osaient imaginer qu’il se présenterait à ‎un quatrième mandat à son âge et dans sa situation.‎

CET HOMME N’AVAIT PAS LE DROIT MORAL DE SE PORTER CANDIDAT AUX LOURDES ‎CHARGES DE LA FONCTION PRESIDENTIELLE.

CEUX QUI ONT VOTE POUR LUI N’AVAIENT PAS LE DROIT MORAL DE VOTER POUR UN ‎HOMME A CE POINT HANDICAPE.

CEUX QUI L’ONT SOUTENU DANS CETTE AVENTURE DANGEREUSE N’AVAIENT PAS LE ‎DROIT MORAL DE JOUER AUX DES AVEC LE SORT DU PAYS.

S’ILS L’ONT FAIT, C’EST QU’ILS Y ONT TROUVE UN INTERET OU UN AUTRE. ‎
VOILA DANS QUELLES CONDITIONS L’ALGERIE S’EST DONNE UN MALADE POUR ‎PRESIDENT.

Au Burkina Faso, le président en place a été chassé du pouvoir en deux jours pour avoir ‎seulement envisagé de toucher à la Constitution en vue de s’offrir un nouveau mandat. Il ‎avait 63 ans et ne souffrait d’aucun handicap.‎

A moins de mauvaise foi ou d’imbécillité incurable et assumée, il était patent que le vieil ‎homme malade n’allait pas retrouver une nouvelle jeunesse même avec le renfort des ‎meilleurs spécialistes, des meilleures technologies médicales, des hôpitaux les mieux ‎équipés et des mensonges continus de son entourage.

Il n’est rien qu’il pouvait encore apporter au pays. Ce qu’il pouvait faire pour lui en bien ou ‎en mal, il a eu tout le loisir de le faire depuis 1957.

LE PARALYTIQUE QUI MARCHE, L’AVEUGLE QUI VOIT, LE MUET QUI PARLE, LA CHEVRE ‎QUI VOLE, C’ETAIT DU TEMPS DE JESUS, IL Y DEUX MILLE ANS. OU DANS LES PROCHAINES ‎DECENNIES GRACE AU PROGRES DE LA SCIENCE.‎

JE N’AI PAS CESSE D’ANNONCER DANS LA VINGTAINE DE CONTRIBUTIONS PARUES ICI ‎SUR LE 4e MANDAT QU’IL SERAIT UNE LENTE AGONIE POUR NOUS.

L’intéressé nous fait régulièrement dire par des intermédiaires qu’il va de mieux en mieux ‎grâce à la bienveillance d’Allah envers lui, alors que de son côté il ne montre aucun attrait ‎pour son vaste paradis.

Quand on est très âgé, malade et croyant, on devrait avoir hâte de « contempler la face de ‎son Seigneur le Très-Haut » (Coran, «al-layl », 20) ; on est soulevé par cette perspective, on ‎trépigne à l’idée de rejoindre le paradis, l’éternité et le repos à perpétuité.

A cette étape de la vie, il ne vient normalement pas à l’esprit de mettre en péril sa nation, ‎d’être à l’origine du ralentissement de l’activité dont dépend le bien public ou de comploter ‎pour influencer l’avenir après soi. Au contraire, on multiplie les périodes de jeûne, les ‎prières diurnes et nocturnes et les visites aux Lieux saints de l’islam pour couvrir le déficit et ‎alléger son compte en prévision du jour du Jugement. ‎
C’EST DU MOINS CE QU’ON APPREND DEPUIS L’ENFANCE DANS NOTRE MILIEU SOCIAL.‎

QUAND IL S’AGIT DU SORT D’UNE NATION, D’UN PEUPLE, D’UN ETAT, LE ‎SENTIMENTALISME ET LE MORALISME BON MARCHE NE SONT PAS DE MISE ; ILS ‎DOIVENT LAISSER PLACE A L’ANALYSE FROIDE, OBJECTIVE ET RATIONNELLE, ET PARFOIS ‎MEME A LA COLERE ET A LA REVOLTE QUAND ELLES SONT LARGEMENT JUSTIFIEES.‎

Et quand on est dans un milieu à forte densité de religiosité, il est de juste ton d’invoquer ‎sentencieusement la formule : « La hya fi din ! ». De ce point de vue exceptionnellement ‎consensuel entre laïcs et islamistes, on est fondé à dire que nous sommes dans le cas de ‎figure parfait où un « incapable » au sens juridique du terme a été placé à la tête d’une ‎collectivité dont il devrait être le protégé et non le protecteur attitré.

LA MALADIE EST UN STATUT QUI APPELLE LE RESPECT ET LA COMPASSION, A ‎CONDITION QUE CELUI QUI EN EST AFFLIGE EN AIT AUSSI POUR LES DIZAINES DE ‎MILLIONS DE BIEN-PORTANTS QUI PEUVENT TROUVER ILLOGIQUE ET DANGEREUX POUR ‎LEUR AVENIR D’ETRE DIRIGES PAR UN HOMME A LA SANTE TENANT A UN FIL.

Quand on est lourdement handicapé on ne s’accroche pas à la vie publique, aux vanités du ‎monde, au péché d’orgueil. On rentre chez soi pour se soigner, méditer, écrire ses ‎mémoires, se préparer à l’autre monde dans la pudeur, la discrétion et la dignité.

ON NE MAINTIENT PAS EN SUSPENS UNE NATION, ON NE PREND PAS EN OTAGE UN ‎ETAT, ON NE BLOQUE PAS LE FONCTIONNEMENT DE SES INSTITUTIONS ET DE SON ‎ECONOMIE, ON NE PLONGE PAS SON PEUPLE DANS LA HONTE EN ALLANT SE SOIGNER ‎CHEZ L’ANCIEN COLONISATEUR QU’ON S’EST TARGUE TOUTE SA VIE DURANT D’AVOIR ‎COMBATTU.

N’importe quel homme peut tomber malade et même mourir, c’est notre lot à tous dans ‎cette vie, mais un État ne doit pas tomber malade ou mourir car étant de natures ‎différentes, leur espérance de vie ne se calcule pas à la même échelle. Elle se compte en ‎décennies pour les hommes et en siècles et millénaires pour les États.

SI LE CHEF D’UN ETAT EST MALADE, CET ETAT N’EST PAS TENU DE LE SUIVRE DANS SON ‎DECLIN CAR SI L’HOMME NE VIT QUE POUR LUI-MEME, L’ETAT EST INTEMPOREL, IL EST ‎EN CHARGE DES INTERETS DES MORTS, DES VIVANTS ET DES GENERATIONS QUI N’ONT ‎PAS ENCORE VU LE JOUR. ‎

L’altération des fonctions physiques et neurologiques de l’homme ne doit pas entraîner ‎l’altération des fonctions de l’État. Il faut découpler l’homme, quel qu’il soit, de l’État. Le ‎premier ne doit pas paralyser le second car si on peut transférer l’homme pour soins à ‎l’étranger, on ne peut pas faire de même avec l’État.‎

Quand le Prophète est tombé malade dans la dernière année de son mandat, de son ‎apostolat, il a fait ses adieux à la communauté dans sa célèbre « Khotbat al-wadâa », est ‎rentré chez lui et ne s’est plus occupé des affaires publiques, même pour diriger la prière ‎collective dont il se désista au profit d’Abû Bakr. Comme il ne s’est pas mêlé de sa ‎succession malgré toutes les supplications.

Il n’a pas remué ciel et terre pour rester en vie, il n’a pas appelé les guérisseurs de son ‎époque à son chevet, il ne s’est pas fait transporter chez les « kouffars » pour qu’ils lui ‎rendent la santé ; il est resté étendu sur sa litière attendant sereinement l’Heure, lui la ‎‎« meilleure des Créatures ». Ses dernières paroles furent : « Le choix m’a été donné entre la ‎vie d’ici-bas et la rencontre du Seigneur ; j’ai choisi la rencontre du Seigneur ».

Il est mort à 63 ans et a été enterré dans un coin de l’humble maison-mosquée de Médine ‎qu’il occupait. Son corps n’avait pas encore refroidi que des joutes pour la succession ‎éclatèrent, débouchant sur la désignation d’Abû Bakr à qui on doit la célèbre parole : « Ô ‎gens, si vous adoriez Mohammed, sachez qu’il est mort ; mais si vous adoriez Dieu, sachez ‎qu’il est vivant et qu’il ne meurt pas. Allez maintenant à vos affaires !».‎

L’ère de falsification morale ouverte par leurs dirigeants depuis l’Indépendance n’a pas fait ‎perdre aux Algériens leurs valeurs immémoriales comme le « hya », la « hachma » et le ‎‎« nif » qui veulent qu’on ne s’invite pas là où on n’est pas désiré ; qu’on on ne s’impose pas ‎quand on n’est pas le bienvenu ; qu’on ne s’accroche pas à la vie au détriment de la dignité ; ‎qu’on ne donne pas l’occasion à ses ennemis de se gausser de soi, surtout si on n’est pas le ‎premier quidam venu, mais l’Aguellid en personne.

LES NOSTALGIQUES DE L’ALGERIE FRANÇAISE SE MOQUENT DEPUIS 2005 DE CE ‎PRESIDENT QUI, MALGRE LES FABULEUSES RESSOURCES DE SON PAYS, NE POSSEDE PAS ‎UN HOPITAL DIGNE DE CE NOM POUR LE SOIGNER ET EXPRIMENT SUR LES RESEAUX ‎SOCIAUX OU PAR LA BOUCHE DE LEADERS POLITIQUES LEUR ECŒUREMENT DEVANT CE ‎MANQUE DE GENE, CETTE PRESENCE REPETEE ET NON DESIREE SUR LEUR SOL.

Quant aux autres Français, ils pensent pour beaucoup d’entre eux (à tort) qu’il vient se ‎soigner chez eux « à l’œil » alors qu’ils sont en crise, et n’apprécient pas les désagréments ‎qu’il occasionne ne serait-ce que la fermeture d’une ruelle ou la perturbation de la ‎circulation devant la clinique de Grenoble.‎

Dans notre pays où on n’a pas oublié l’époque des « deux collèges », où on a été éduqué par ‎la génération de Bouteflika à suspecter tout geste des Français dans notre direction, il va se ‎trouver des gens pour penser que le Val-de-Grâce n’a été fermé que pour nous embêter, ‎pour déchoir Abdelkader el-Mali des honneurs hospitaliers de Paris à ceux, plus modestes et ‎presque offensants, d’une ville de province.‎

Le musulman est exhorté à aller jusqu’en Chine pour ramener du savoir ; il est autorisé à ‎émigrer n’importe où quand il est opprimé ; le Prophète a recommandé à une partie de ses ‎compagnons persécutés à la Mecque d’aller trouver refuge auprès du Négus chrétien ‎d’Abyssinie tout en restant, lui, sur le champ de bataille. ‎

Lorsque la science médicale ne parvient pas à la guérison, beaucoup de grands malades vont ‎chercher leur dernier espoir dans la ville française de Lourdes où plusieurs miracles se sont ‎produits depuis les visions de Bernadette Soubirous au milieu du XIXe siècle.

Mais un chef d’État musulman peut-il se rendre dans la ville des miracles à la recherche de ‎la rémission de ses maladies ? Connaît-on un exemple de musulman qui y soit venu sur une ‎chaise roulante et en soit reparti sur ses pieds ? Je crois que le site est réservé aux seuls ‎chrétiens, « kouffars » et autres anciens colonisateurs. Pas aux musulmans, même s’ils n’en ‎ont que le nom, et encore moins aux « anciens moudjahidin » sauf s’ils sont de confession ‎chrétienne. Mais est-il arrivé que Lourdes guérisse de la maladie du pouvoir ? Vue sous cet ‎angle, la question peut intéresser…‎

Arrivé au terme de sa vie, on se libère généralement de la gravité terrestre, des plaisirs de ‎ce monde, des passions, de l’ego despotique, des vieilles rancœurs, des magouilles et des ‎diableries pour arriver à ses fins car on sent sa propre fin proche.

Même si on a n’a pas été très religieux tout au long de son existence, on se rappelle du ‎‎« pari de Pascal » et entrouvre délicatement la porte de la spiritualité. On s’entraîne à ‎s’élever en pensée, on apprend à dédaigner les honneurs, on se met à prier à heure fixe en ‎prévision de la mort inéluctable qu’on ne cherche pas à esquiver mais qu’on se prépare à ‎recevoir en la souhaitant paisible.

On est porté à purifier sa conscience, on ne songe plus à faire le mal mais seulement le ‎bien, on n’a plus que faire du pouvoir, de l’argent, de la reconnaissance des autres, des ‎flatteries, des petites vengeances, SAUF A ETRE DE NATURE SATANIQUE.

On essaie de grandir en dignité et magnanimité, on aspire à être un exemple, à laisser ‎derrière soi une bonne image, sachant que depuis les temps bibliques plus personne ‎n’espère vivre autant que Noé (950 ans) ou Loqman (536 ans). Jésus, le pauvre, s’est ‎contenté de 33 ans car il n’était pas chevillé aux plaisirs de la terre et n’avait pas de tours ‎dans sa besace pour circonvenir les hommes en vue de les dominer. Il était venu les sauver.‎

JE NE SAIS PAS SI LE PRESIDENT EST CONSCIENT DE L’IMAGE HUMILIANTE TANT POUR ‎LUI QUE POUR NOUS QU’IL DONNE AU MONDE. S’IL LE SAIT ET QU’IL N’EN A CURE, ‎POURVU QU’IL TIENNE LE POSTE ET LES MOYENS QUI VONT AVEC, C’EST A DESESPERER ‎DEFINITIVEMENT DE LA NATURE HUMAINE, DE LA NATURE ALGERIENNE.‎

CETTE IMAGE LAMENTABLE EST CELLE D’UN HOMME QUI SE CRAMPONNE AVEC LA ‎DERNIERE ENERGIE A DES AMBITIONS TERRESTRES QUI NE SONT PLUS DE SON AGE NI ‎DANS SES MOYENS, ET QUI NE REPUGNE NI A LA DISSIMULATION NI AU LEURRE POUR ‎FAIRE CROIRE QU’IL N’EST PAS DISQUALIFIE PAR SES HANDICAPS. ‎
LA SUBORDINATION DE L’ETAT A UN HOMME DECLINANT OU EN BONNE SANTE EST UN ‎CONTRE-SENS, UNE ANOMALIE, UNE MONSTRUOSITE QU’ON DOIT PROSCRIRE DU ‎CHAMP DU POSSIBLE SI ON VEUT EDIFIER UN « ETAT QUI SURVIVE AUX EVENEMENTS ET ‎AUX HOMMES » COMME PROMIS EN 1965 ET NON TENU A CE JOUR. ‎

DANS LES TEMPS MODERNES, DANS LES REPUBLIQUES, CHEZ LES PEUPLES RATIONNELS ‎CES CHOSES-LA, CES SPECTACLES-LA N’EXISTENT PLUS. MEME AU JAPON OU ‎L’EMPEREUR EST PRESUME ETRE D’ESSENCE DIVINE, MEME DANS LA SAVANE, MEME AU ‎FIN FOND DE L’AMAZONIE, L’IDOLATRIE A DISPARU ET AUCUN HOMME N’A PLUS LE ‎DROIT NULLE PART D’ENTRAINER UNE NATION DANS SA TOMBE OU SA FOLIE DU ‎POUVOIR.

SAUF DANS NOTRE DOUAR, MALHEUREUSEMENT.‎

Combien de temps devra durer notre agonie ? Cette lente agonie (du mot grec « combat ») ‎qu’est le 4e mandat ressemble à une quête éperdue de l’élixir de jouvence ; à la fuite ‎insensée d’un homme devant la mort, une fuite aussi vaine que celle de Caïn devant Jéhovah ‎telle que rapportée par Victor Hugo dans « La conscience » ; à une interminable descente ‎aux enfers ; aux derniers instants d’un roi-dieu, quand toute vie se fige dans l’attente de son ‎ascension vers le monde des esprits.

NOTRE AGONIE EST D’ABORD MORALE ; NOUS EN AVONS ASSEZ DE LE VOIR SE ‎TRIMBALER D’UN PAYS A UN AUTRE, D’UN HOPITAL A UN AUTRE, SOUS LES QUOLIBETS ‎DE LA PRESSE INTERNATIONALE ET SANS ETRE DEMONTE PAR CE QUI SE DIT OU S’ECRIT ‎SUR LUI, NON PAS EN SA QUALITE D’HOMME, MAIS PARCE QU’IL EST CHEF D’ETAT, QU’IL ‎NE REPRESENTE PAS SA PERSONNE MAIS NOUS TOUS. ‎
Si le problème ne concernait que lui, que sa personne et sa famille, qui s’en mêlerait, qui ‎s’en soucierait ? Or il nous concerne tous, tous les jours, et nous en sommes mortifiés et ‎humiliés. Il s’en est sorti cette fois. Mais la prochaine fois, dans un mois, dans un an ? ‎

Jusqu’à quand devrons-nous endurer ce jeu de cache-cache entre les médias et les ‎enfantillages de son entourage ? QUE DOIT-IL ARRIVER POUR QUE NOTRE DECHEANCE ‎RENCONTRE ENFIN UNE LIMITE ?

Notre agonie est ensuite psychologique : que présage un attachement aussi insensé au ‎pouvoir ? Que nous prépare-t-il pour l’avenir ? La peur le dispute à l’angoisse chez tout ‎Algérien conscient : la peur du pire, la peur de l’imprévu, l’angoisse face à un avenir ‎économique incertain, l’angoisse à chacune de ses évacuations en urgence à l’étranger…

‎‎(« Le Soir d’Algérie » du 18 novembre 2014)‎

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