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ALGERIE : DERNIER BULLETIN D’ALERTE AVANT TEMPÊTE

by admin

Le peuple du Hirak auquel Tebboune doit d‘être devenu incidemment « président de la ‎République » a été brutalement arrêté dans son élan citoyen et démocratique.

Il a été placé en garde à vue pour s’être permis de rêver d’un avenir meilleur et avoir voulu ‎concrétiser les idéaux du 1er novembre 1954 endossés par les différentes Constitutions depuis ‎‎1963 : construire un Etat démocratique et social, élire librement son président, ses députés et ‎ses maires.

Que ça, et avec un civisme parfait.

L’Histoire, l’expérience des peuples, les exemples anciens et récents montrent tous que « Ceux ‎qui rendent impossible une révolution pacifique, rendent inévitable une révolution violente ». ‎

Quand, selon quelles modalités ? Personne ne l’a jamais su à l’avance, mais c’est arrivé à tous ‎les coups. Ajoutons qu’il est toujours trop tôt pour la violence. Néanmoins c’est l’option qu’a ‎choisie le pouvoir en Algérie, l’exposant à un sort qu’aucun pays ne lui enviera. ‎

Les Algériens ont observé le bien-fondé de ce principe dans deux cas au moins : avec le ‎colonialisme français qui a ignoré pendant un siècle leurs revendications pacifiques avant de ‎quitter les lieux après sept ans de violences inutiles et, de nos jours, avec les Palestiniens divisés ‎entre partisans du pacifisme (OLP à Ramallah) et partisans de la lutte armée (Hamas à Gaza). ‎

Des faucons adorateurs du feu ayant été plus souvent au pouvoir que des colombes pacifistes en ‎Israël, il a tout misé sur la force.

Il a méprisé les premiers avant d’être obligé de mettre un ‎genou à terre par les seconds, équipés d’armes remontant à l’âge de pierre : flèches de tout ‎bois, armes blanches, lance-pierres et projectiles métalliques dont 90% n’arrivent pas à ‎destination, etc.

S’ils n’ont pas battu l’ennemi, ils lui empoisonnent la vie et l’empêchent de ‎dormir sur ses lauriers. Seule la voie de la sagesse qu’Israël peut encore écouter lui apportera ‎la paix à condition d’être partagée avec les Palestiniens. Sinon, il ne dormira sa vie durant que ‎d’un œil et sur une seule oreille.‎

Le pouvoir algérien a rompu avec la politique de la non-violence envers le Hirak et décidé d’y ‎mettre un terme en déployant la force, pensant amener ainsi les Algériens à accepter de gré ou ‎de force son projet de « nouvelle Algérie » sous les augures d’un président très mal élu, d’une ‎Constitution rejetée par les quatre-cinquièmes du corps électoral, et d’un faux parlement en ‎cours d’installation par la corruption.

Il n’y a pas de Hirak « authentique » et de Hirak « dévié ». C’est le même depuis le début qui ne ‎cherchait pas le départ des Bouteflika mais du « système », c’est-à-dire le remplacement de la ‎‎« souveraineté militaire », catégorie que ne connaît pas le droit contemporain, par la ‎souveraineté populaire constitutionnalisée par le droit algérien. Le mot d’ordre « Yetnahaw ‎gaa » du premier jour en témoigne et est toujours d’actualité.

En revanche, il y a bel et bien eu vol du Hirak par Tebboune et le commandement militaire qui ‎a donné en 2019 à ce dernier le choix entre le palais d’El-Mouradia et la prison d’El-Harrach où ‎son fils dormait depuis des semaines au moment où il prêtait le serment constitutionnel.‎

Le Hirak n’avait pas pour but suprême l’installation de Tebboune à la présidence, ni la ‎promulgation d’une Constitution rédigée à la hâte puis rejetée par 80% du corps électoral, ni la ‎fabrication d’un faux parlement avec l’argent public transformé en moyens de corruption. Et il ‎n’a commencé à s’en prendre aux généraux que lorsqu’il s’est aperçu qu’ils l’ont laissé sur le ‎bas-côté après l’avoir spolié de sa victoire, sans aucune considération pour ce qu’il avait réalisé, ‎ni respect pour ses aspirations à un avenir meilleur.

Certes, des « Twaychia » de l’intérieur et des « Qaramita-Hashashin » » de l’extérieur ont nui ‎au Hirak dans lequel ils refusaient de voir une « révolution citoyenne » du type de celle à ‎laquelle j’ai appelé entre septembre 2017 et janvier 2018, mais un mouvement séditieux voué à ‎faire tomber le pouvoir pour permettre aux premiers de le ramasser, et aux seconds d’assouvir ‎leur inextinguible désir de vengeance envers l’armée en raison du rôle qu’elle a joué dans les ‎années 1990. ‎

Ils ont collé au Hirak comme des sangsues dès le départ et tout fait pour le transformer en ‎‎« révolte des affamés » et « tribunaux populaires ». Les premiers ignorent tout du ‎fonctionnement d’un Etat, et les seconds attendent son effondrement pour construire sur ses ‎décombres un gourbi islamiste « civil ».

Le Hirak en sera bientôt débarrassé et les oubliera ‎comme s’ils n’avaient été que les éphémères acteurs d’un cauchemar dont il va se réveiller ‎pour faire face aux réalités avec des idées raisonnables et des objectifs sensés.‎

L’incurable, du Hirak et du pouvoir, est ce dernier qui n’a pas encore compris qu’il a affaire à un ‎nouveau peuple, celui issu du mouvement du 22 février 2019, et non à l’ancien qui supportait ‎tout, applaudissait à tout et est passé une certaine nuit de décembre 1991 de l’ère de Staline le ‎dictateur à l’ère de Raspoutine le charlatan.

Lui aussi doit se réveiller de son songe où il se voit ‎en Aladin tenant une lampe merveilleuse alors qu’il est en train de fracturer la boîte ‎de Pandore.‎

Que va faire le « Hirak » face à l’étalage de la force du pouvoir et à sa répression aujourd’hui, ‎demain ou un jour ? Tout et n’importe quoi pouvant aller du mal au pis en passant par le ‎survivalisme qui permet de résister dans des conditions extrêmes, sauf accepter de revenir à ‎l’ancienne Algérie despotique et corrompue en plus médiocre. ‎

De l’aveu du monde entier le Hirak a été d’un pacifisme exemplaire, mais avant lui l’apôtre de ‎la non-violence lui-même, le Mahatma Gandhi, est mort de mort violente. De la main d’un des ‎siens, et non d’un tir ennemi. ‎

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