Home ARTICLESLes questions internationales2020-2024 IL RESTE UNE DERNIERE CHANCE A TEBBOUNE

IL RESTE UNE DERNIERE CHANCE A TEBBOUNE

by admin

Tebboune a échoué à tous les examens de passage auxquels l’ont soumis les circonstances depuis ‎sa désignation à la tête de l’Etat par le général Gaïd Salah en décembre 2019.

On s’en tiendra aux ‎épreuves écrites, laissant de côté les épreuves orales où il a été plus lamentable encore. Je les ‎égrènerais, si nécessaire.‎

‎1) Gaïd Salah ayant décédé trois jours après son entrée en fonction, il pouvait y voir un signe du ‎destin et se saisir de l’occasion pour lancer des messages au peuple lui signifiant qu’il allait mettre ‎son mandat à son service. Il ne l’a pas fait.

‎2) La révision de la Constitution lui a offert l’occasion d’y associer le peuple pour combler le fossé le ‎séparant de lui, il ne l’a pas fait. Plus grave encore, il l’a promulguée alors que le référendum ‎populaire l’avait rejetée à 80%.‎

‎3) Le remaniement du gouvernement, pléthorique et inefficient, lui donnait la latitude de le ‎remplacer par une équipe ramassée et capable, il ne l’a pas fait, gardant l’ossature fantaisiste ‎choisie pour lui.‎

Il lui reste une ultime chance avant son éviction, son emprisonnement ou son assassinat dans une ‎Algérie où aucun président n’a quitté ses fonctions dans des conditions ordinaires. Aucun en ‎soixante ans ! ‎

Avant l’occupation de la Régence d’Alger par la France en 1830, les Deys étaient intronisés et ‎zigouillés par les Janissaires selon leur bon plaisir. Je ne sais pas ce qu’il en était trois mille ans plus ‎tôt, au temps de notre nouvel héros national, de notre beau-père retrouvé après une longue ‎recherche en paternité, l’énigmatique Sheshnaq qu’Egyptiens et Libyens nous arrachent. A eux ‎l’histoire, à nous la statue.

C’était juste pour dire que la tradition remonte à loin.‎

L’ultime chance dont il est question découle de sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale, ‎opportunité qui peut ouvrir au pays la possibilité d’un dialogue fondateur et salvateur qui servira de ‎socle au passage à une nouvelle République véritablement démocratique et populaire. ‎

Au lieu de se hâter de prendre le décret convoquant le corps électoral pour des législatives ‎anticipées que le peuple boycottera à n’en point douter, Tebboune peut attendre un peu et en ‎profiter pour tendre la main au peuple du « Hirak » qui vient de démontrer au monde que même le ‎Corona virus ne l’arrêtera pas avant que d’avoir mis par terre le système borgne qui l’a dirigé et ‎ruiné depuis 1962. ‎

L’Algérie a bien vécu sans Assemblée nationale entre 1965 et 1977 et 1992 et 1997. Le reste du ‎temps elle était une Assemblée croupion, un collège de Béni-oui-oui avant de finir en salon de ‎coiffure.‎

Comme gage de bonne volonté, il offrirait au peuple du « Hirak » de disposer des locaux de ‎l’Assemblée nationale comme siège accueillant les travaux du « Conseil de l’Entente Nationale » ‎composé de 577 membres, chiffre correspondant au nombre officiel des députés de l’APN et ‎désignés par les « Hirakistes » sur la base du découpage des circonscriptions électorales en vigueur. ‎

Le « Hirak » étant véritablement national, chaque wilaya déléguera le nombre de représentants ‎que lui octroie la loi.‎

Une fois la représentation populaire mise sur pied, un ordre du jour est arrêté entre le bureau du ‎‎« Conseil de l’Entente Nationale » et la présidence de la République, consacrant la tenue du ‎premier dialogue authentique de l’histoire algérienne entre des représentants légitimes du peuple ‎et le président de la République, chef des forces armées.

Une « tajmâat » grandeur nature.‎

Tebboune n’arrivera à rien en continuant de dialoguer avec le peuple à coups de faits accomplis. S’il ‎s’y obstine, il ne passera pas l’année.‎

23 Février 2021

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