Home ARTICLESLa problématique algérienne2011-2016 ‎4e MANDAT : LES 40 JOURS QUI VONT EBRANLER L’ALGERIE

‎4e MANDAT : LES 40 JOURS QUI VONT EBRANLER L’ALGERIE

by admin

‎ « Lorsque le coup de tonnerre éclate, il est trop tard pour se boucher les oreilles ».‎
Ce proverbe chinois tout de bon sens est très vieux puisque Sun Tzu à qui je l’emprunte le ‎citait déjà dans son livre, « L’art de la guerre », écrit il y a vingt-cinq siècles. Il veut dire qu’il ‎ne faut pas attendre que le danger se présente à sa porte pour réagir.‎

Le jour où la télévision officielle algérienne annonça au JT de 20H00 la candidature de ‎Bouteflika à un 4e mandat, la terre a tremblé à Alger. Selon l’astronome, sismologue et ‎candidat à la même élection, Loth Bonatéro, la puissance du séisme était de 4 et quelque sur ‎l’échelle de Richter, soit à la hauteur de l’onde de choc suscitée par le 4e mandat le premier ‎jour…

Beaucoup d’Algériens, sensibles à l’extraordinaire, y ont vu le signe d’un courroux céleste ‎contre ce mandat illégitime et annonciateur de dérèglements certains, mais Bouteflika ne ‎s’est pas pour autant désisté…

Si la terre devait s’ébranler plus sérieusement dans les semaines ou les mois à venir, la vox ‎populi, aidée par les guides religieux qui pullulent dans notre pays, saurait par la faute de ‎qui. Nombreux sont ceux qui sont désormais convaincus que ce 4e mandat qui va à contre-‎courant de la raison, des intérêts du pays et des éléments de la nature n’ira pas loin et qu’on ‎n’en sortira pas indemnes…‎

L’IDEE S’EST PROPAGEE QUE LE PRESIDENT N’EST PLUS QUE L’OMBRE DE LUI-MEME, ET ‎QUE DERRIERE SA DECISION DE SE REPRESENTER SE CACHENT DES HOMMES SANS ‎SCRUPULES INTERESSES PAR LEURS SEULS INTERETS…

QUELQUE CHOSE EST EN TRAIN DE S’INSINUER DANS LES ESPRITS, TENANT DU DEGOUT ‎ET DE L’ENVIE DE DIRE « ASSEZ ! » DEVANT LA JONCTION DU MAL, DE L’IRRATIONNEL ET ‎DE L’INCONSCIENCE DONT LES CONSEQUENCES VONT ETRE FUNESTES POUR LE PAYS. ‎

L’ « effet papillon » est par définition imprévisible. On ne sait ni quels traits humains il peut ‎revêtir ni quel battement le provoquera, ni quand ni où…

MAIS, A COUP SUR, L’OURAGAN QU’IL DECLENCHERA CHANGERA LA FACE DE L’ALGERIE ‎ET L’ENGLOUTIRA OU LA LAVERA DES SOUILLURES QUI L’ON ENTACHEE DEPUIS LE 1ER ‎NOVEMBRE 1954.‎

Le 4e mandat est entouré de mystères, on ne sait pas s’il est une fin en soi ou un pont vers ‎l’impensable. Pourquoi Ouyahia et Belkhadem ont-ils été dégommés de leurs postes au RND ‎et au FLN pour être ramenés, une année plus tard, dans l’état-major électoral de Bouteflika ‎‎? ‎

Pourquoi, parmi les 350 membres du Comité central du FLN, a-t-on choisi Saâdani en ‎humiliant des juridictions comme le Conseil d’État ? Pourquoi est-ce ce « bounadem » qui a ‎été chargé de préparer les esprits à la candidature du président, mais aussi d’attaquer le ‎DRS au moment où des mesures de restructuration démantelaient les organes qui menaient ‎des enquêtes sur la grande corruption ?…‎

Il s’est attaqué au DRS en menaçant en termes voilés son premier responsable de le livrer à ‎la cour pénale internationale… A travers ses déclarations, il avait menacé entre les lignes sa ‎cible de fournir des arguments aux éventuels plaignants dans l’affaire des moines de ‎Tibhirine et celle des otages de Tigentourine, leur offrant la possibilité de s’appuyer sur le « ‎témoignage », sinon « l’aveu » du chef du parti au pouvoir en Algérie, par ailleurs ancien ‎président de l’Assemblée nationale.‎

Une plainte vient d’ailleurs d’être déposée contre le patron du DRS, en même temps que ‎d’autres dirigeants militaires et politiques, auprès de la Cour pénale internationale.‎
La menace du TPI ne doit pas être prise à la légère : le général Nezzar a bien été interpelé ‎par la justice helvétique qui l’a longuement entendu sur la base d’une plainte déposée par ‎un Algérien résidant en Suisse, et la procédure suit son cours. Il a dû aussi quitter ‎précipitamment la France quand il a été prévenu in extremis qu’il risquait d’être interpelé ‎par un juge français pour des « crimes » relevant du même registre, lesquels sont, aux yeux ‎du droit pénal international, imprescriptibles…

L’histoire des nations regorge de légendes de ces hommes sortis de l’obscurité et qui ‎finissent au premier rang de la cour du souverain ou même sur le trône. Il y a des époques ‎qui ont tant été influencées par des hommes aux origines et au parcours douteux qu’elles ‎ont été baptisées de leur nom. La carrière de Raspoutine à la cour du tsar Nicolas a ‎commencé avec des prédictions publiques qui s’étaient réalisées. Elle s’est terminée sur son ‎assassinat par des officiers révulsés par l’importance qu’il avait prise dans les décisions de la ‎cour…‎

Les quarante jours qui nous séparent de la tenue du scrutin vont ébranler l’Algérie. Des ‎partis ont appelé au boycott de l’élection avant même l’annonce de la candidature du ‎président-candidat. D’anciens hauts gradés militaires ont évoqué dans des contributions ‎écrites, des interviews ou des débats télévisés, des remous au sein de l’institution militaire et ‎affiché leur hostilité à un nouveau mandat. Des personnalités politiques ayant exercé de ‎hautes fonctions dans le pouvoir exhortent les citoyens à empêcher par tous les moyens le 4e ‎mandat…

Le jour devait arriver où l’armée se retirerait de la politique et ne serait plus la faiseuse de ‎rois comme a dit Saâdani. Nous y sommes peut-être, au terme d’une brusque accélération ‎de l’histoire dont on ne connaît pas les modalités et les secrets mais qui est en relation avec ‎le 4e mandat.

Les partisans du 4e mandat nous tiennent à distance avec le « respect de la loi » alors qu’eux ‎ne respectent aucune loi. Il n’entre pas dans leurs intentions d’en respecter aucune qui ‎entraverait leurs plans. Pour parvenir à leurs fins, rien ne les arrêtera.

Ils piétinent la Constitution, la morale, falsifient les certificats médicaux et se préparent à ‎bourrer les urnes. Ils croient détenir l’arme absolue : nous lier les mains avec le « hya » dont ‎ils sont dépourvus, et notre légalisme candide…

‎(Le soir d’Algérie du 13 mars 2014)‎

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