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L’ISLAM : MATERIALISTE OU IDEALISTE ?

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Les esprits qui ont eu à méditer sur le monde, sa nature et ses origines, l’ont toujours comparé à un mécanisme extraordinairement bien réglé tant tout y est bien ordonné. Que ce soit dans le complexe mouvement des astres, dans la microscopique structure de la cellule ou dans l’adaptation des êtres vivants aux changements du milieu ambiant, une parfaite harmonie existe et a toujours fasciné l’homme pensant en quête de compréhension : « Oui, toute chose Nous l’avons créée avec mesure et Notre ordre est immédiat… Nous leur montrerons Nos signes dans l’Univers et en eux-mêmes jusqu’à ce que la vérité leur devienne évidente » (Coran).

Dans sa millénaire histoire l’homo sapiens s’est interrogé sur les phénomènes qui heurtaient et dépassaient son entendement et s’est attaché à en présenter des explications qui vont du mythe d’Atlas condamné par Zeus à supporter le ciel sur ses épaules, aux théories mécanistes des philosophes du XVIIIe siècle.

Les diverses constructions théoriques qui visaient à donner une réponse satisfaisante aux brûlantes questions ont progressivement donné naissance à deux façons antithétiques d’expliquer le monde qui sont le courant « spiritualiste » ou « idéaliste », et le courant « matérialiste ». Ces deux tendances sont entrées en conflit autour de la question fondamentale d’établir si oui ou non il y a eu acte de création.

L’origine du monde est-elle due à des causes naturelles ou supranaturelles ? Pour les matérialistes, tout ce qui existe a la matière pour fondement et origine. Ils se réclament de la science et dénient tout bien-fondé objectif aux thèses des tenants de l’avis que la matière procède d’une création, et si nous partageons la conviction de ces derniers, nous ne partageons pas les arguments qu’ils ont avancés pour la soutenir. Ainsi s’est créé le fossé.

Le but de cette brève présentation était de parvenir au véritable objet de notre sujet que nous formulons dans cette question : qu’elle est la place qui doit revenir à l’islam – qui apporte sa conception de l’univers – dans ces tentatives d’élucider les énigmes de la nature, et doit-on l’affilier à l’un de ces deux courants ? D’emblée et en toute hâte nous répondons que l’islam refuse cette manière d’aborder la problématique ainsi que la séparation entre « matérialisme » d’une part et « idéalisme » d’autre part. Celle-ci n’a pas de sens pour lui car il tient des deux tout en les résumant dans un réalisme philosophique original. Comment cela ? 

La lecture du Coran donne l’image d’une vision d’ensemble de la nature et de l’homme dans leur devenir. L’idée de la matérialité du monde est liée à celle de la transcendance divine. Les phénomènes de la nature ne sont pas isolés les uns des autres, et leur interdépendance n’a pas de fin.

Par son activité d’observation et de recherche, l’homme apprend à connaître et à utiliser pour son profit les lois de la nature, les signes dont il est tant fait cas dans le Coran : « Dans la création des cieux et de la terre, dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a vraiment des signes pour les doués d’intelligence qui, debout, assis, couchés, se souviennent de Dieu et méditent sur la création. Seigneur, Tu n’as pas créé cela en vain ».

La raison humaine explore l’ordre naturel, celui de Dieu, qui ne peut être en contradiction avec Lui : « Nous te révélons ce livre pour que tu tires les hommes des ténèbres vers la lumière, pour qu’avec l’autorisation de leur Seigneur tu les conduises dans la voie du puissant et du sacré » (Coran). Ainsi se trouve réalisée l’unité de la matière et de l’idée dans une conception synthétique que seul a réussi le Coran.

Depuis son avènement, et l’histoire en est juge, l’islam n’a ni contredit ni été contredit par les découvertes de la science qu’il place sur un piédestal : « Peuple des esprits et des hommes, si vous pouvez sortir hors des flancs des cieux et de la terre, alors sortez ! » (Coran) et nous savons que cette tentative n’a commencé qu’il y a une dizaine d’années avec les premières sorties dans l’espace. L’islam a complètement désaliéné l’homme de toute entrave et l’a exhorté à ce qui était inimaginable même il y a quatorze siècles : la conquête du cosmos.

Les aspirations de l’homme, même celles qui n’étaient pas du moment, ont été comprises et encouragées par une seule doctrine, une seule philosophie : l’islam. Un autre verset, représentant un véritable défi au scepticisme et à l’incrédulité, rend compte de la sérénité coranique devant le doute : « Ne méditeront-ils donc pas le Coran ? S’il avait été d’un autre que Dieu, ils y auraient trouvé maintes contradictions… » Et pourtant ce ne sont pas les désirs qui ont manqué. Mais il n’a pas été et ne pourra pas être relevé car les connaissances les plus osées n’ont pu et ne pourront jeter le moindre doute sur une quelconque affirmation du fait même que celles-ci n’ont pas manqué et ne manqueront pas d’être constatées de la plus grande conformité aux nouvelles découvertes…

Pour conclure, nous rapporterons deux exemples de comportement révélant deux sphères de pensée.

Au moment où le Prophète Mohammad enterrait son fils, une éclipse se produisit et laissa les gens émerveillés et ébahis. Ils crurent à une intervention divine, pensant même que le soleil et la lune pleuraient la mort du fils du Prophète. Alors sentencieusement celui-ci dit : « Non, le soleil et la lune sont les signes de la puissance de Dieu et leur éclipse n’a rien à faire avec la mort de qui que ce soit ».

Sous le chapitre « Une preuve décisive que l’âme n’existe pas », O. Yakhot argumente : « Pendant la guerre 39-45, le soldat Tchérépanov fut blessé. Grave hémorragie et choc du troisième degré (diagnostic). Son état empira. Il perdit connaissance. On inscrivit sur la fiche : mort le 03 mars 1944 à 19h d’hémorragie. Sur ces entrefaites entra le professeur Negovsky. A l’aide de méthodes de réanimation il réussit à refaire battre le cœur, à rétablir la respiration, à rendre Tchérépanov à la vie. Quand on lui demanda ce qui lui était arrivé ; il répondit : « On m’a fait revenir de l’autre vie, il paraît que j’étais mort. » – Qu’avez-vous vu dans l’autre monde ? – J’ai perdu connaissance avant ma mort et ne suis revenu à moi qu’à la fin de l’opération. Je ne me suis donc pas rendu compte de ma mort ».

Et à l’auteur de s’exclamer : « Ainsi, un témoin revenu de l’autre monde n’y a rien vu ».

« El-Moudjahid » du 27 octobre 1972

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