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LA MORT, CETTE INCONNUE

by admin

La mort vit avec nous depuis notre venue au monde mais nous ne la voyons pas, n’y croyant que ‎lorsqu’elle fait une incursion chez nous pour nous frapper en traître et repartir avec un parent, un ‎ami, un voisin, quelqu’un qu’on connaît de loin, arraché brusquement à notre affection, soustrait ‎sans préavis à notre vie, notre vue, nos habitudes, notre monde familier, nous laissant pantois, ‎sans voix, lourds d’une peine difficilement biodégradable.

Depuis que les hommes existent, personne n’a jamais échappé à la mort. Plus de cent milliards y ‎sont déjà passés, et il en sera de même pour chacun de nous sans exception, vivant ou à venir, tôt ‎ou tard.

Il n’y a pas plus juste, plus égalitaire que la mort, et pourtant tout le monde, dans tous les ‎cas, la reçoit comme si elle se trompait d’adresse, comme si elle était un mauvais coup du sort, un ‎malheur immérité, un crime dont on aurait aimé se venger de son auteur s’il y en avait eu un.

Tout au long de l’existence qui nous paraît parfois longue, parfois courte, on vit, rit, pleure, ‎s’illusionne comme s’il devait en être toujours ainsi jusqu’au jour où tout s’arrête comme dans une ‎communication téléphonique brutalement interrompue, un accident de voiture qu’on n’imaginait ‎pas une seconde auparavant, un tremblement de terre de très forte intensité, une contamination ‎au Covid 19 ou un dommage collatéral.‎

On est porté, dorloté par la certitude innocente et bienveillante que la vie est un long fleuve ‎tranquille, que les nôtres, parents chers et amis fidèles seraient toujours là, les derniers à partir, de ‎préférence après nous pour que nous n’ayons pas à les pleurer et à souffrir de leur départ comme ‎de la plus grande des injustices sur terre.‎

En ce dernier jour de Ramadan, tôt le matin, Azeddine Debbah est parti, laissant Fatima Boukrouh, ‎ses enfants et leur parentèle des deux côtés dans le désarroi que la mort laisse derrière elle ‎comme le cratère que creuse dans la terre la chute d’un météore venu de l’espace insondable. ‎

‎« A Dieu nous sommes, et à Lui nous retournons » (Coran).‎

PAGE FACEBOOK NB 12/05/2021

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