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CORONAVIRUS : MALADIE HUMAINE OU FLÉAU DIVIN ?

by admin

L’agence de presse officielle algérienne a publié un communiqué à l’issue du conseil des ‎ministres algérien du 28 juin 2020 où elle rapporte que le chef de l’Etat algérien « a ordonné ‎le maintien de la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes jusqu’à ce que ‎Dieu nous libère de ce fléau ».‎

Que penser de ces propos ? Une infinité de choses benoîtes, risibles ou révoltantes selon les ‎points de vue, auxquelles je voudrais joindre celles qui me sont personnellement venues à ‎l’esprit :‎

Le chef d’Etat algérien a pris un pari fou et s’est mis dans une situation où il est condamné à ‎revenir en arrière car s’il est concevable de fermer des frontières terrestres, maritimes et ‎aériennes pour un temps raisonnable, il est déraisonnable de la lier à une décision aléatoire ‎et a fortiori divine.‎

Il est impossible de maintenir indéfiniment une telle décision sans vouer le pays à la ‎destruction plus rapidement que ne le ferait une vague de corona virus qui se solderait par ‎des milliers de morts par jour.


Une décision pareille ne se justifierait que si elle était prise sur la base d’une information ‎absolument certaine, à savoir que Dieu ne mettra pas plus de temps que nécessaire pour ‎‎« libérer » l’Algérie. Or qu’en sait-on ? Qui, en dehors d’un charlatan, pourrait s’avancer en ‎la matière ?‎

Suffit-il d’être chef d’Etat ou musulman pour être au fait des intentions divines ? Nul croyant ‎d’aucune religion n’accorderait de crédit à semblable prétention. C’est à peine si on peut ‎exciper d’une certaine foi glanée dans la décadence et le maraboutisme car la foi islamique ‎qui a donné Avicenne à l’humanité est celle-là même qui enjoint au musulman de planter la ‎pousse qu’il a en main à l’instant où retentit la fin du monde.‎

La logique religieuse postule que Dieu ne « libère » pas d’un fléau après l’avoir décidé. Le ‎fléau est une punition ciblée, motivée et doit par conséquent être purgée jusqu’au bout. ‎Dans tous les cas coraniques cités, il a été administré collectivement à une communauté qui ‎s’est dressée contre une mission prophétique l’appelant au Bien.

Les histoires religieuses, en particulier celles rapportées par le Coran, rapportent que Dieu ‎le miséricordieux n’a recouru aux fléaux qu’après moult avertissements notifiés par des ‎prophètes comme Noé, Houd, Salih, Loth, Chouaïb et Moussa.‎

En impliquant Dieu dans la problématique du corona virus, le chef d’Etat algérien l’a ‎transférée du domaine de la science et de la politique sanitaire au domaine de la religion. Il ‎l’a sortie de la sphère humaine, une simple infection virale selon la terminologie médicale, ‎et placée dans la sphère divine en la présentant comme un châtiment. ‎

Ce faisant, il a démenti la science médicale, l’OMS et les instituts de recherche du monde ‎entier en transformant cette maladie contagieuse naturelle, cette pandémie mondiale, en ‎un fléau comparable au Déluge au temps de Noé ou aux plaies d’Egypte au temps de la lutte ‎de Moïse contre Pharaon. ‎
Il en découle que la science doit aller se rhabiller et l’Algérie renoncer à compter sur son ‎système de santé, les mesures barrières, la discipline sociale et la chloroquine, et attendre ‎dévotement d’en être délivrée par Dieu.‎

Pour être plus proche de la vérité, de sa vérité à lui, le chef d’Etat algérien aurait dû parler ‎de la libération de l’humanité du corona virus, et non de la seule Algérie car un fléau ne se ‎contracte pas par contagion. Et ce n’est pas chez elle que le virus est apparu, il est arrivé ‎chez elle fortuitement, par ricochet.‎

Le Dieu de l’Univers n’a jamais soigné les maladies atteignant spécifiquement les Algériens. ‎La mémoire algérienne n’a pas gardé le souvenir d’avoir reçu dans les temps anciens un ‎prophète qu’elle aurait refusé de suivre, s’attirant ainsi un fléau céleste. Les seuls fléaux ‎dont elle a eu à se plaindre sont ceux que lui ont fait subir ses dirigeants.‎

Le chef d’Etat algérien a pris une lourde responsabilité personnelle dont il pourrait avoir à ‎répondre devant Dieu qu’il accuse de la mort de plus de 500.000 personnes à ce jour et ‎d’avoir occasionné à l’humanité des dégâts économiques et financiers incalculables.

Qui le pousse à troquer ses fonctions de gestionnaire contre celles de devin ?‎

PAGE FACEBOOK NB 29/06/2020

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LEMATINDALGERIE.COM 29 JUIN  2020

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