Home ARTICLESLes questions internationales2020-2024 POUTINE A DEJA PERDU CONTRE L’UKRAINE, IL LUI RESTE A COULER LA RUSSIE

POUTINE A DEJA PERDU CONTRE L’UKRAINE, IL LUI RESTE A COULER LA RUSSIE

by admin

L’invasion de l’Ukraine par Poutine n’est pas une nouvelle péripétie dans la stratégie de reconstitution ‎de la défunte Union soviétique, mais signe sa fin dans un avenir proche.

Elle ne s’inscrit pas comme ‎une avancée dans le prolongement des « victoires » remportées en Tchétchénie, en Ossétie, au ‎Bélarus, en Géorgie, en Crimée, etc, mais constitue une erreur qui place d’ores et déjà la Russie dans le ‎processus connu naguère par l’Allemagne après son invasion de la Pologne. Si elle ne reprend pas ‎rapidement ses esprits, cette faute morale, politique et militaire commise par son président la conduira ‎inéluctablement à sa perte.‎

Pourquoi Poutine a-t-il pu vassaliser ces pays sans soulever dans le monde les réactions de ‎réprobation, de condamnation et de solidarité auxquelles on assiste dans le cas de l’Ukraine ? Parce ‎qu’on les considérait comme relevant naturellement du « domaine russe ». Il en est autrement de ‎l’Ukraine dans la perception universelle telle que reflétée par les positions prises ces trois derniers ‎jours par un grand nombre d’Etats et les réactions de leurs sociétés civiles.

Cette invasion, suivie en direct à la télévision et à travers les réseaux sociaux dans le monde entier, a ‎fait apparaitre Poutine et son pays comme une anachronique résurgence de l’impérialisme dans toute ‎son horreur. Il faudrait que Poutine efface toute vie humaine sur la terre pour faire accepter par les ‎vivants cette image ou l’effacer des mémoires. Il ne le pourrait pas, même en utilisant son arsenal ‎nucléaire avec lequel il menace quiconque entravera son chemin. Le fera-t-il contre le peuple ‎ukrainien qui est décidé à lui faire barrage ? ‎

Il n’est rien arrivé à l’ancienne Union soviétique après son invasion de la Hongrie, de la Tchécoslovaquie ‎et de la Pologne, mais celle de l’Afghanistan lui a été fatale. Non seulement elle a perdu ce petit pays ‎pauvre qu’elle voulait vassaliser et qui lui résista pendant une décennie jusqu’à la saigner, mais elle ‎perdit l’ensemble des pays qu’elle avait sous sa botte en Europe de l’Est.

L’invasion de l’Ukraine par Poutine sera le dernier acte de l’interventionnisme russe hors de ses ‎frontières. Il détruira en grande partie l’Ukraine mais n’arrivera jamais à la coloniser car ses habitants ‎préfèrent mourir en résistant que revenir en arrière, aux années du communisme, du goulag et de la ‎nomenklatura remplacée par les oligarques que Poutine installe et protège là où s’étend son pouvoir.‎

Seuls quelques pays autoritaires portant dans leurs gènes le rejet de la démocratie ont exprimé non ‎sans une certaine gêne leur « compréhension » à Poutine. Le reste du monde y a vu ce qu’il fallait y ‎voir, c’est-à-dire une violation du droit international et de la charte de l’ONU, une agression d’un pays ‎indépendant et souverain par un autre, 18 fois plus grand et puissant, une cause injuste à laquelle ‎aucune personne humaine ne saurait rester insensible tant Poutine incarne Goliath en plus cruel et le ‎président Zelinsky David en plus émouvant.

Il est inutile de s’interroger sur le silence des pays arabo-musulmans car là le despotisme n’est pas ‎regardé comme un mal, mais célébré comme une vertu.‎

Les arguments mis en avant par Poutine pour justifier son acte ne tiennent pas. Il n’a pas le droit ‎d’interdire à ses voisins de faire partie d’un ensemble économique et douanier ou d’une alliance ‎militaire sous prétexte que c’est une menace pour sa propre sécurité. Beaucoup de pays du pourtour ‎de la Russie et qui ont fait partie il n’y a pas longtemps de l’Union soviétique et du Pacte de Varsovie ‎font aujourd’hui partie de l’Union européenne et de l’Otan.

A suivre son raisonnement, la Russie ne devrait pas avoir de voisins géographiques mais devenir une ‎île, un archipel, ou occuper à elle seule les terres émergées de la planète. Qu’a fait Poutine des 17 ‎millions de km2 que compte la Russie ? Que lui ajouteraient ou retrancheraient les 630.000 km2 de ‎l’Ukraine ?‎

On ne choisit pas ses voisins, on n’a pas le droit de décider à leur place, ni de les subordonne par la ‎force, la peur, le chantage et la violence, à sa fantaisie. Si chaque nouveau despote devait y aller de son ‎‎« récit national », il faudrait rappeler à Poutine que Moscou, tout autant que la Crimée, a été un ‎‎« Khanat » musulman.

Le président russe a pris tout son temps depuis 2014 pour préparer l’invasion de l’Ukraine. Il a anticipé ‎les risques d’une mésentente durable avec l’Occident, prévu l’amplification des sanctions ‎économiques qui lui seraient appliquées, mais il n’a pas pris en compte un facteur : le sentiment ‎d’injustice qui dresserait l’humanité contre lui. ‎

A la célèbre question de Staline sur la « puissance » du Vatican (« Combien de divisions ?) il lui aurait ‎été répondu de nos jours : « Les médias du reste du monde, l’opinion publique mondiale et les ‎réseaux sociaux auront raison de votre arrogance ». ‎

Ce sentiment va de plus en plus peser sur la décision des États qui, de tièdes, rivalisent désormais en ‎fermeté pour affaiblir la Russie et lui occasionner par divers moyens des dommages non calculés par ‎elle.

Non, cette fois il ne s’agit pas d’un problème de politique internationale posé à des États dans les ‎enceintes multilatérales ou étudié à huis-clos dans des états-majors militaires, mais d’une injustice qui ‎ne tardera pas à prendre les proportions d’une CAUSE UNIVERSELLE, d’une indignation mondiale ‎devant l’usage de la force brute contre un petit pays qui ne recule devant aucun sacrifice pour ‎défendre son droit à la vie dans l’indépendance et la dignité. ‎

Ce n’est pas un problème géopolitique, c’est une question d’éthique, de morale, d’humanisme, et ‎c’est le sens du message twitté par le Pape : « Toute guerre est une capitulation honteuse ». En effet, ‎Poutine a profané les valeurs qui servent de bases à la vie humaine.‎

La Russie voit que l’Ukraine reçoit des armes et des financements de partout pour l’aider à se défendre ‎et à deviendra bientôt la cible d’attaques « asymétriques » provenant des réseaux sociaux, de l’action ‎humanitaire, de cyberattaques de toute provenance et de « brigades internationales » comme celles ‎qui ont combattu le fascisme en Espagne en 1936.

Le monde a besoin d’idéaux nouveaux, pas d’un retour à la guerre froide, à la course aux armements, à ‎l’expansionnisme qu’il soit russe, américain, européen, ottoman, nippon, israélien, chinois ou iranien.‎

Si le jeune président ukrainien venait à être tué ou arrêté, il deviendrait le héros-martyr du XXIe siècle. ‎Son nom serait associé à celui de l’Ukraine qui sortirait des décombres. S’il ne l’est pas, il lui sera ‎conféré la qualité de « Sauveur », et le pape François est homme à le béatifier, à le sanctifier, bien que ‎juif. C’est ce qu’était aussi Jésus avant que le christianisme n’en fasse le fils de Dieu.‎

PAGE FACEBOOK NB 26/02/2022

LEMATINDALGERIE.COM 27/02/2022

OUMMA.COM 27/02/2022

You may also like

Leave a Comment