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IL Y A GIFLE ET GIFLES

by admin

Hier, jeudi 10 juin, le président Macron a animé à Paris une conférence de presse sur les ‎questions internationales où il s’attendait certainement à être interrogé sur l’incident créé ‎par le « gifleur » qui s’en est pris à lui vingt-quatre heures plus tôt dans un petit village de ‎France, soulevant la réprobation du pays et la stupéfaction à l’étranger.‎

La justice venait de remplir son office et le président Macron en était satisfait. Il lui restait à ‎expliquer ce geste devant l’opinion internationale et il s’en est acquitté en des ‎termes regorgeant de bon sens : « La violence à l’égard des dépositaires de l’autorité ‎publique parce qu’ils sont fonctionnaires ou élus de la République, est inacceptable… La ‎haine, elle se justifie dans les pays où la violence est le fait du gouvernement. La haine, la ‎violence civile, se justifient à l’égard des dirigeants quand on ne peut pas les changer ou ‎infléchir leurs décisions. Ce n’est pas le cas de la France ».

Le président Macron dit vrai : ce n’est pas le cas de la France où élus et dirigeants sont ‎librement choisis par le peuple souverain, sans contrainte, fraude ou corruption, depuis un ‎siècle et demi.

Mais c’est exactement le cas d’un pays proche auquel la France est liée par ‎d’importants intérêts communs, l’Algérie, où coup sur coup entre décembre 2019 et juin ‎‎2021 les dirigeants ont imposé à leur peuple un président, une Constitution et un parlement ‎rejetés avant, pendant et après les opérations électorales de façon spectaculaire, car ce rejet ‎a pris chaque semaine depuis deux ans la forme de gigantesques manifestations visibles ‎depuis la station spatiale internationale.‎

Les propos du président Macron sont une claire réitération et une franche approbation d’une ‎phrase attribuée au président Kennedy que je ne cesse de ressasser pour son évidence et sa ‎parfaite adaptation à la situation algérienne : « Ceux qui rendent une révolution pacifique ‎impossible, rendent une révolution violente inévitable ».

Il les a tenus en tant qu’héritier de ‎la Révolution de 1789 et, à ce titre, ils pourraient lui être opposés un jour par les Algériens et ‎les Français en même temps. Vraisemblablement une fois que ce sera trop tard, dans deux ‎ou trois ans au maximum. ‎

Le président Macron ayant parlé vrai, pourquoi aucun dirigeant au monde n’a été ou ne ‎serait tenté de répéter après lui au sujet de l’Algérie : « La violence civile se justifie à l’égard ‎des dirigeants quand on ne peut pas les changer ou infléchir leurs décisions » ?

Cette vérité ‎serait-elle vraie en-deçà des Pyrénées et fausse au-delà ? Ce serait une déraison et une ‎dérision dans un monde prétendument promis à l’universalisation des droits de l’homme et à ‎la bonne gouvernance comme alternatives aux guerres civiles et au chaos international.‎

En Algérie où indubitablement « la violence est le fait du gouvernement », la révolution ‎citoyenne a été stoppée par la force et des centaines de manifestants jetés en prison.

Le ‎peuple reçoit claque sur claque au gré des fantaisies du pouvoir sans l’avoir jamais, en ‎retour, giflé au sens propre du mot car, contrairement au président Macron, les dirigeants ‎algériens ne vont pas au contact de leurs concitoyens dans la rue. Mais au sens figuré du ‎mot, en termes de rejet et de défiance totale, il leur en donne tous les jours et à tous les ‎moments.‎

Dans une posture évoquant celle des premiers chrétiens s’offrant au martyre au temps des ‎persécutions romaines, il préfère pour l’instant « tendre l’autre joue » pour ne pas voir ‎plonger le pays dans des bains de sang semblables ou pires que ceux des années 1990. ‎

Le monde sait que la révolution citoyenne en cours en Algérie est pacifique malgré des ‎tentatives de récupération par le totalitarisme islamiste qui y voit depuis l’étranger une ‎chance de conquérir le pouvoir et a jeté dans la bataille ses dernières forces verbales. ‎

Si une solution pacifique et démocratique n’intervient pas avant l’effondrement économique ‎imparable de l’Algérie dans deux ou trois ans, il ne restera que la violence et l’islamisme ‎radical à opposer au monde demeuré sourd aux aspirations démocratiques, modernistes et ‎pacifistes des Algériens. ‎

Il y aura alors en Algérie un chaos économique, politique, social et migratoire du côté du ‎peuple et, du côté du pouvoir, l’installation de bases militaires russes, chinoises, turques et ‎iraniennes en contrepartie de leur soutien, comme a fait Bachar en Syrie avec l’Iran, la ‎Russie, la Turquie et Israël.‎

La gifle sera alors double pour le monde dit libre : l’une avec la paume de la main, l’autre ‎avec la semelle d’une babouche.‎

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