L’arrivée de l’automne annonce la rentrée scolaire. Un jour, en rentrant de l’école, le petit Bennabi se heurte à sa mère sur le perron de la maison. Elle lui tend précipitamment un paquet, l’embrasse et lui enjoint de rejoindre son père au bureau de la diligence où il est sur le départ pour Constantine. L’enfant ne demande pas son reste et court dans la direction indiquée.
Pendant le trajet, il exulte de joie. La perspective de retrouver sa ville natale le plonge dans un grand ravissement. Il aime Constantine, languit sa maison natale et ses grands-parents. En y arrivant, il est vite subjugué. L’éclairage public vient de faire son apparition et accroît dans son imaginaire la dimension de mégalopole de la ville qui lui semble plus animée et le nombre d’Européens plus dense.
Il s’installe chez sa grand-mère paternelle, Bhaïdja, dans une maison arabe où elle sous-loue une pièce. Tout lui paraît féerique. Il découvre aussi le cinéma. Pour aller voir « Les Mystères de New York », il vend un jour les chaussettes neuves qu’on lui avait achetées le matin même. Son grand-père, Baba al-Khoudeir, un dignitaire de la « zaouïa » (1) des Aïssaouas, qui vient de rentrer de Libye, l’emmène de temps à autre aux séances thaumaturgiques qui s’y déroulent. L’enfant ne comprend pas le sens de ces pratiques proches de la sorcellerie mais devient quand même membre de la chorale de la « zaouïa ».
La Turquie ayant rejoint l’Allemagne dans le conflit, le sujet prend une dimension religieuse dans la conscience populaire. Un vieux « taleb » (enseignant de mosquée) aimait répéter devant un Bennabi émerveillé que le Calife ottoman avait une arme secrète redoutable : « S’il déployait l’étendard du Prophète, le monde prendrait feu » (« MTS »). Les échos de la bataille des Dardanelles (1915) gonflent d’orgueil les Algériens. L’enfant découvre qu’un pays musulman peut tenir tête à des pays au nom magique et même les vaincre ; il en devient turcophile.
A ses heures libres, il sillonne les rues de la ville en observant les effets sociaux de la colonisation. Il remarque qu’au fur et à mesure de l’établissement massif des Français et des Juifs « la vie indigène se rétrécissait, se réfugiait dans les ruelles et les impasses de Sidi Rached » (« MTS »). Des métiers et des corporations entières ont disparu comme celle des tisserands, supplantés par les banques et les restaurants. L’usage de l’alcool commence à montrer ses stigmates sur les parias de l’expropriation et des commerçants ruinés.
Tant bien que mal, les Constantinois essayent de s’adapter à la nouvelle situation. Leurs habitudes se mettent à changer : « On gardait l’apparence mais on perdait la substance…La colonisation de peuplement avait complètement perverti l’ancien mode de vie, les traditions, les usages de la vieille ville. Les structures sociales et mentales établies par la culture arabo-islamique depuis plus de mille ans commençaient à céder après un demi-siècle d’agression et de déculturation. Elles étaient méticuleusement démantelées par l’administration coloniale qui avait chassé de leurs terres, de leurs activités et de leurs établissements d’enseignement les citadins et les paysans, les poussant à la clochardisation et à la mendicité » (« MTS »).
Malheureusement, ce retour à Constantine ne dure pas longtemps. Sa grand-mère ne pouvant le prendre en charge plus longtemps, il est obligé de retourner à nouveau chez ses parents à Tébessa. A son arrivée, il se présente à un examen qui le fait réadmettre à l’école française que Mme Buil a hélas quittée. Il suit les péripéties de la guerre à travers la lecture d’un journal illustré que reçoit un épicier du quartier. Il entend parler des révoltes qui ont éclaté à Aïn Touta (Est algérien) en protestation contre le service militaire de trois ans imposé aux « Indigènes ».
On nommait ainsi les Algériens qui, à la différence des Européens et des Juifs, n’avaient pas droit à la qualité de citoyen français. Ni Français, ni Algériens, ils constituaient une catégorie à part régie par un droit spécial, le Code de l’indigénat, promulgué en 1881. Les Juifs d’Algérie ont acquis le droit à la nationalité française dès 1870 avec le décret Crémieux, tandis que les étrangers non-musulmans se verront accorder le même droit en 1889.
Préfaçant un livre de l’historien Charles-André Julien sur l’Algérie d’alors, Magali Morsy écrit : « Les hommes n’avaient plus de nom. Un Arabe, c’était un sauvage d’Afrique du Nord et, légalement, il n’avait pas de nom : c’était simplement un « Indigène », comme l’on parlerait d’un accident de terrain. » (2)
En avril 1917, l’Amérique entre en guerre, déterminant son issue finale. Le 11 novembre 1918 l’armistice est signé. Battu, l’Empire ottoman est démantelé ; la France et la Grande-Bretagne se partagent ses anciennes provinces arabes. A l’exception de la Turquie et de l’Arabie, tous les pays musulmans sont maintenant occupés ou sous mandat.
Les Juifs commencent à converger en nombre vers la Palestine où un « foyer national » leur a été promis par les Anglais. Tayeb al-Okbi (1890-1960) fonde à la Mecque le premier journal arabe auquel il donne pour titre l’autre nom de la Mecque (Oum al-Qora) (3).
L’écho des Quatorze points de Wilson et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes parvient en Algérie. Les colons s’empressent de faire connaître leur opposition énergique à tout élargissement des droits aux « Indigènes » dont 200.000 ont été mobilisés pour les besoins de la guerre, et 80.000 tués pour la défense du drapeau français (4).
Le jeune Bennabi observe la mort dans l’âme les conséquences de la guerre sur la vie de ses compatriotes : « A Tébessa, la clochardisation gagnait tout… Les vieilles familles tébessiennes qui vivaient dans une économie à peu près autarcique, assurant leur pain, leur gîte et leur burnous, ne pouvaient plus y vivre. La terre qui avait nourri leurs aïeux était devenue stérile…Les grands incendies de forêts qui s’étaient produits à la veille de la guerre commençaient à présent à faire sentir leurs effets. Les enneigements dans lesquels je m’étais roulé quand j’étais enfant et les stalactites de glace que je cassais à coups de pierre au bord des toitures basses de la ville ne se voyaient plus. La plaine de Tébessa – El harig- était maintenant désolée » (« MTS »).
Cet intérêt pour l’état du sol, né précocement en lui, ne le quittera jamais. L’instinct du sol, écrira-t-il plus tard, est la « quintessence du sens social ».
Le pain remplace la galette dans les foyers, l’automobile fait son apparition dans la ville et l’avion dans le ciel. Bennabi décroche son certificat d’études primaires avec la mention « bien » et réussit à l’examen des bourses pour accéder au cours complémentaire. Son grand-père venant de mourir et sa grand-mère n’ayant plus les moyens de l’entretenir, on trouve un oncle pour le recevoir. Celui-ci, chef-comptable dans une fabrique de tabac appartenant à une famille bourgeoise de Constantine, dirigeait par ailleurs l’orchestre philharmonique de la ville.
Sur les routes, l’autocar a supplanté la diligence. Bennabi le prend un matin avec la sensation que quelque chose de nouveau allait commencer dans sa vie. Il s’installe chez sa grand-tante paternelle, Khalti Bibya, où il voit pour la première fois un harmonium auquel va l’initier son oncle Mahmoud. Il retrouve sa ville natale divisée en trois quartiers : arabe, juif et français. Il est inscrit au collège « Sidi el-Djellis » où ont étudié son père et son oncle et que dirige M. Martin.
C’est un beau garçon de quatorze ans au teint clair et aux yeux verts – qu’on aurait facilement pris pour un Européen s’il n’y avait cette « chéchia » rouge coiffant sa tête – qui renoue avec la ville qu’il aime tant. Autre détail, il porte déjà des lunettes de vue.
Le matin, il doit se rendre de bonne heure à la mosquée pour suivre l’enseignement du cheikh Abdelmadjid et, à partir de huit heures, celui de M. Martin à l’école française : « Tous deux allaient former dans mon esprit les deux plis qui détermineront à peu près mes penchants intellectuels » (« MTS »). Il a la chance de trouver en ce dernier une âme charitable qui va lui inculquer le goût de la lecture en lui prêtant régulièrement des livres, à commencer par les œuvres complètes de Jules Verne.
Le jeune garçon termine ce cycle et se présente à l’examen d’entrée à la medersa. A l’époque, il y en avait trois en Algérie, dispensant un enseignement franco-musulman préparant aux études supérieures.
En 1920, il y fait donc son entrée chargé d’une valise, d’un matelas et d’un jeu de couvertures. Il s’installe avec trois condisciples dans une chambre de l’établissement. A midi et le soir il mange dans une gargote toute proche. La medersa est dirigée par M. Dournon.
Notre héros a pour maîtres le muphti de Constantine, cheikh al-Mouloud Ben Mihoub qui lui enseigne la théologie et la « Sira » (vie et dits du Prophète), le cheikh Ben Labed qui l’initie au « fiqh » (droit musulman), et des Français, dont M. Bobreiter qui stimule encore plus son goût pour la lecture. Il lit ainsi « L’Azyadé » et « Les Désenchantées » de Pierre Loti, « L’Homme qui assassina » de Claude Farrère, « Le Disciple » de Pierre Bourget (5)…
Ce roman, il s’en souviendra plus tard comme celui qui lui a ouvert le monde de la psychologie, domaine que viendra approfondir deux ans plus tard la lecture d’un « Traité » (6) de Condillac qui sera un moment son livre de chevet, et « Comment nous pensons » du pédagogue américain John Dewey (7).
Il s’abreuve passionnément aux deux cultures dont les influences creusent deux sillons parallèles en lui : « L’Orient moderne et ancien m’appelait par ses grandeurs et ses misères. Ses évocations me faisaient pleurer ou m’enchantaient, mais en tout cas m’attachaient à quelque chose d’enfoui en moi et dont je commençais à peine à prendre conscience. Les cours eux-mêmes, surtout avec nos professeurs arabes, développaient et entretenaient cet esprit qui allait passer chez ces générations de mederséens, dont j’étais, qui allaient se trouver naturellement insérées dans le mouvement islahiste alors naissant en Algérie » (« MTS »).
Il ressent les bienfaits sur son esprit de l’enseignement français : « Nos maîtres français y versaient le contenu d’une culture cartésienne qui dissipait ce brouillard dans lequel se développait l’esprit mythologique qui correspondait aux superstitions cultivées alors en Algérie » (« MTS »).
La vie de medersien ouvre au jeune homme l’univers de la vie indépendante. Il est boursier et peut donc couvrir ses frais. Libre de ses mouvements, il en profite pour se faufiler dans les dédales de la vieille ville où cohabitent Européens, Juifs et « Indigènes ». Son subconscient enregistre tout : les lieux, les comportements, les habitudes propres à chacune des communautés… Dans ses « Mémoires », il dépeint le milieu constantinois dans sa diversité et ses contrastes : les fêtes maraboutiques, les cérémonies de mariage, les velléités de modernisation…
On a l’impression, en lisant ses descriptions, de suivre un film documentaire sur l’époque. Il observe avec compassion et inquiétude la dégradation continue de la condition sociale des Constantinois. Visiblement, le colonialisme et la société algérienne ne font pas bon ménage. Le premier agresse et rabaisse systématiquement la seconde.
Il décrit la chute inexorable des grandes familles qui ont difficilement entretenu jusque-là un certain standing : les Ben Charif, les Ben Koreichi, les Bachtarzi, les Salah Bey, les Lefgoun, propriétaires, industriels ou simples tenanciers de « hammams » (bains maures) ou d’épiceries, sont amenés les uns après les autres à fermer ou à vendre, cédant leur ancien rang de bourgeois à des repreneurs juifs ou français.
Le processus de paupérisation des Algériens conséquent à l’occupation française a été reconnu par beaucoup d’historiens français. En 1847 déjà, Alexis de Tocqueville écrivait : « Nous avons rendu la société musulmane beaucoup plus misérable, plus désordonnée, plus ignorante et plus barbare qu’elle n’était avant de nous connaître » (8).
Une chose frappe cependant à la lecture des Mémoires : Bennabi ne confond à aucun moment colonialisme et conscience française. Au contraire, il garde une excellente impression de certains Français, tel ce Dr. Figarelle qui a soigné sa mère pendant des années sans réclamer d’honoraires eu égard au manque de ressources de la famille.
Tirant le bilan de la « vie en commun » imposée aux Algériens par l’occupation française, il écrira plus tard dans un article : « En 1830, le niveau social était à peu près le même pour les deux peuples. Peut-être même l’avantage matériel était-il en faveur du peuple algérien qui bénéficiait d’une production alimentaire excédentaire dont le surplus allait parfois à la France, l’avantage intellectuel étant en faveur du peuple français : l’un disposant de toutes les richesses de son sol, l’autre disposant de toutes les ressources culturelles d’une civilisation en plein essor… Au point de départ, le peuple algérien était pour le moins apte à emboîter le pas au peuple de France le long du siècle de la vapeur puis de l’électricité. Or, au terme de l’étape, le peuple français arrive seul au seuil de l’ère atomique. Et nous retrouvons le peuple algérien dans la caravane des « arriérés », bien loin d’avoir seulement franchi l’étape de l’analphabétisme. Traduite dans le langage de la relativité, cette constatation signifie qu’un siècle de « vie en commun » n’a pas eu pour effet de réduire le décalage entre les deux peuples, mais l’a au contraire augmenté. Tout s’est donc passé depuis un siècle comme si l’un marchait en avant, tandis que l’autre allait à reculons » (9).
Bennabi veut corriger l’opinion selon laquelle le mouvement « islahiste » (réformateur) alors naissant en Algérie a pris sa source dans les idées de Djamel-Eddin al-Afghani et de Mohamed Abdou : « Il y a un abus dans cette tendance qui ne tient pas suffisamment compte de la tradition locale ». Pour lui, ce sont les cheikhs Salah Ben Mahanna (1854-1910) et Abdelkader al-Médjaoui (1848-1914) son disciple qui, à la fin du XIX° siècle, en furent les initiateurs et les porte-étendard à Constantine.
Dans « Les conditions de la renaissance » (10), il donne quelques informations sur le cheikh Salah Ben Mahanna « qui faillit réveiller tout Constantine vers 1898. Le vénérable vieillard fut le précurseur de l’islahisme en s’attaquant le premier à l’hydre maraboutique. Mais l’administration veillait à ne pas laisser troubler la quiétude des gens par les importuns qui parlent à haute voix dans la nuit où règne le sommeil. La précieuse et riche bibliothèque du cheikh fut saisie et on dispersa les animateurs de la première polémique islahiste : le cheikh Abdelkader al-Médjaoui fut déporté de la medersa de Constantine à celle d’Alger… ».
Il reprendra un peu plus tard l’idée dans un article consacré à Ben Badis : « Constantine avait été vers les années 1895-1900 le centre d’action islahiste avant la lettre grâce à deux personnages : Cheikh Ben Mahanna et Cheikh Abdelkader al-Médjaoui. On est donc fondé à se demander si cette action n’a pas servi de prémisses à l’islahisme proprement dit, soit directement par les propres idées de Ben Badis, soit indirectement dans l’ambiance où il avait grandi. Cela nous mettrait alors en présence d’une source proprement nord-africaine de tout le mouvement réformiste en Algérie » (11).
Ces remarques sont corroborées par Norbert Tapiero qui, parlant des réformateurs musulmans du XIX siècle, cite le nom de Tahar al-Djazaïri (1852-1920) qui s’est fait connaître en Syrie par ses idées novatrices : enseignement moderne, réseau de bibliothèques, panarabisme (12) … Dérangées par ses audaces, les autorités ottomanes ordonnent son exil en Égypte où il se fixe pendant dix ans. Il est l’auteur d’une vingtaine de livres.
Les observations de Bennabi seront plus tard confirmées et étayées par l’universitaire algérien Amar Hellal pour qui les « sources locales de l’islah remontent à encore plus loin, à l’époque même du père du salafisme, Ibn Taimiya (1263-1328), où un « alem » (savant religieux) de Tolga (Biskra), cheikh Sâada, répandait ces idées rénovatrices. Un peu plus tard, vers la fin du XIV° siècle, un autre savant de Tlemcen, Abdelkader Ibn Mohamed al-Maghribi, mena au Touat une action similaire » (13). Mais, chose curieuse, une année après avoir écrit ce qu’on a lu, Bennabi affirme que « l’islah est l’expression algérienne du courant wahhabite » (14).
(A SUIVRE)
NOTES :
1 Confrérie religieuse où l’on dispense un enseignement traditionnel.
2 C.A. Julien : « Une pensée anticoloniale : positions (1914 -1979) », Ed. Sindbad, Paris 1979.
3 Il doit plutôt s’agir du journal « al-Qibla » créé par le roi Hussein Ibn Ali (1856-1924), Chérif de la Mecque, et dont la direction a été confiée à al-Okbi. Néanmoins, le journal « Oum al-Qura » existait bel et bien à cette époque en Arabie.
4 Chiffres donnés par Bennabi. Selon l’historien Benjamin Stora, la première guerre mondiale aurait mobilisé 173.000 militaires « indigènes », dont 87.500 engagés, et se serait soldée par la mort de 25.000 musulmans et 22.000 Français d’Algérie (Cf. B. Stora et Z. Daoud : « Ferhat Abbas, une autre Algérie », Ed. Casbah, Alger 1995). Louis Massignon donne le chiffre de 270.000 Algériens mobilisés dont 124.000 dans des usines (Cf. « Opéra Minora », T.3, Ed. Dar al-Maarif, Beyrouth 1963).
5 Il doit s’agir de Paul Bourget, membre de l’Académie française dont le livre parut en 1889.
6 Il doit s’agir du « Traité des sensations » (1764).
7 Ce livre, « How we think », a été publié en Anglais en 1910, mais n’aurait été traduit au français qu’en 1933.
8 Alexis de Tocqueville : « De la colonie en Algérie », Ed. Gallimard, Paris 1968.
9 « La troisième perspective », « La République algérienne » du 13 novembre 1953.
10 Ed. En-Nahda, Alger 1949.
11 « Cheikh Ben Badis », article paru dans « Le Jeune musulman » du 24 avril 1953. Il y a lieu de signaler que le cheikh al-Médjaoui a publié en 1877 à Alger un petit livre intitulé « Irchad al mutaâlimin » dans lequel il exhorte les Algériens à apprendre les langues étrangères et à s’insérer dans le mouvement de modernisation.
12 Norbert Tapiero : « Les idées réformistes de Kawakibi », les Ed. Arabes, Paris 1956.
13 Amar Hellal : « Le mouvement réformiste algérien : 1831 -1957 », Ed. OPU, Alger 2002.
14 « De Genève à Colombo », la « République Algérienne » du 07 mai 1954.