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LA VIE DE MALEK BENNABI (2)‎

by admin

L’arrivée de l’automne annonce la rentrée scolaire. Un jour, en rentrant de l’école, le petit ‎Bennabi se heurte à sa mère sur le perron de la maison. Elle lui tend précipitamment un ‎paquet, l’embrasse et lui enjoint de rejoindre son père au bureau de la diligence où il est sur ‎le départ pour Constantine. L’enfant ne demande pas son reste et court dans la direction ‎indiquée.‎

Pendant le trajet, il exulte de joie. La perspective de retrouver sa ville natale le plonge dans ‎un grand ravissement. Il aime Constantine, languit sa maison natale et ses grands-parents. ‎En y arrivant, il est vite subjugué. L’éclairage public vient de faire son apparition et accroît ‎dans son imaginaire la dimension de mégalopole de la ville qui lui semble plus animée et le ‎nombre d’Européens plus dense. ‎

Il s’installe chez sa grand-mère paternelle, Bhaïdja, dans une maison arabe où elle sous-loue ‎une pièce. Tout lui paraît féerique. Il découvre aussi le cinéma. Pour aller voir « Les ‎Mystères de New York », il vend un jour les chaussettes neuves qu’on lui avait achetées le ‎matin même. Son grand-père, Baba al-Khoudeir, un dignitaire de la « zaouïa » (1) des ‎Aïssaouas, qui vient de rentrer de Libye, l’emmène de temps à autre aux séances ‎thaumaturgiques qui s’y déroulent. L’enfant ne comprend pas le sens de ces pratiques ‎proches de la sorcellerie mais devient quand même membre de la chorale de la « zaouïa ». ‎

La Turquie ayant rejoint l’Allemagne dans le conflit, le sujet prend une dimension religieuse ‎dans la conscience populaire. Un vieux « taleb » (enseignant de mosquée) aimait répéter ‎devant un Bennabi émerveillé que le Calife ottoman avait une arme secrète redoutable : « ‎S’il déployait l’étendard du Prophète, le monde prendrait feu » (« MTS »). Les échos de la ‎bataille des Dardanelles (1915) gonflent d’orgueil les Algériens. L’enfant découvre qu’un ‎pays musulman peut tenir tête à des pays au nom magique et même les vaincre ; il en ‎devient turcophile. ‎

A ses heures libres, il sillonne les rues de la ville en observant les effets sociaux de la ‎colonisation. Il remarque qu’au fur et à mesure de l’établissement massif des Français et des ‎Juifs « la vie indigène se rétrécissait, se réfugiait dans les ruelles et les impasses de Sidi ‎Rached » (« MTS »). Des métiers et des corporations entières ont disparu comme celle des ‎tisserands, supplantés par les banques et les restaurants. L’usage de l’alcool commence à ‎montrer ses stigmates sur les parias de l’expropriation et des commerçants ruinés.‎

Tant bien que mal, les Constantinois essayent de s’adapter à la nouvelle situation. Leurs ‎habitudes se mettent à changer : « On gardait l’apparence mais on perdait la substance…La ‎colonisation de peuplement avait complètement perverti l’ancien mode de vie, les ‎traditions, les usages de la vieille ville. Les structures sociales et mentales établies par la ‎culture arabo-islamique depuis plus de mille ans commençaient à céder après un demi-‎siècle d’agression et de déculturation. Elles étaient méticuleusement démantelées par ‎l’administration coloniale qui avait chassé de leurs terres, de leurs activités et de leurs ‎établissements d’enseignement les citadins et les paysans, les poussant à la clochardisation ‎et à la mendicité » (« MTS »). ‎

Malheureusement, ce retour à Constantine ne dure pas longtemps. Sa grand-mère ne ‎pouvant le prendre en charge plus longtemps, il est obligé de retourner à nouveau chez ses ‎parents à Tébessa. ‎A son arrivée, il se présente à un examen qui le fait réadmettre à l’école française que Mme ‎Buil a hélas quittée. Il suit les péripéties de la guerre à travers la lecture d’un journal illustré ‎que reçoit un épicier du quartier. Il entend parler des révoltes qui ont éclaté à Aïn Touta (Est ‎algérien) en protestation contre le service militaire de trois ans imposé aux « Indigènes ». ‎

On nommait ainsi les Algériens qui, à la différence des Européens et des Juifs, n’avaient pas ‎droit à la qualité de citoyen français. Ni Français, ni Algériens, ils constituaient une catégorie ‎à part régie par un droit spécial, le Code de l’indigénat, promulgué en 1881. Les Juifs ‎d’Algérie ont acquis le droit à la nationalité française dès 1870 avec le décret Crémieux, ‎tandis que les étrangers non-musulmans se verront accorder le même droit en 1889. ‎

Préfaçant un livre de l’historien Charles-André Julien sur l’Algérie d’alors, Magali Morsy ‎écrit : « Les hommes n’avaient plus de nom. Un Arabe, c’était un sauvage d’Afrique du Nord ‎et, légalement, il n’avait pas de nom : c’était simplement un « Indigène », comme l’on ‎parlerait d’un accident de terrain. » (2)‎

En avril 1917, l’Amérique entre en guerre, déterminant son issue finale. Le 11 novembre ‎‎1918 l’armistice est signé. Battu, l’Empire ottoman est démantelé ; la France et la Grande-‎Bretagne se partagent ses anciennes provinces arabes. A l’exception de la Turquie et de ‎l’Arabie, tous les pays musulmans sont maintenant occupés ou sous mandat. ‎

Les Juifs commencent à converger en nombre vers la Palestine où un « foyer national » leur ‎a été promis par les Anglais. Tayeb al-Okbi (1890-1960) fonde à la Mecque le premier ‎journal arabe auquel il donne pour titre l’autre nom de la Mecque (Oum al-Qora) (3). ‎

L’écho des Quatorze points de Wilson et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ‎parvient en Algérie. Les colons s’empressent de faire connaître leur opposition énergique à ‎tout élargissement des droits aux « Indigènes » dont 200.000 ont été mobilisés pour les ‎besoins de la guerre, et 80.000 tués pour la défense du drapeau français (4). ‎

Le jeune Bennabi observe la mort dans l’âme les conséquences de la guerre sur la vie de ses ‎compatriotes : « A Tébessa, la clochardisation gagnait tout… Les vieilles familles ‎tébessiennes qui vivaient dans une économie à peu près autarcique, assurant leur pain, leur ‎gîte et leur burnous, ne pouvaient plus y vivre. La terre qui avait nourri leurs aïeux était ‎devenue stérile…Les grands incendies de forêts qui s’étaient produits à la veille de la guerre ‎commençaient à présent à faire sentir leurs effets. Les enneigements dans lesquels je ‎m’étais roulé quand j’étais enfant et les stalactites de glace que je cassais à coups de pierre ‎au bord des toitures basses de la ville ne se voyaient plus. La plaine de Tébessa – El harig- ‎était maintenant désolée » (« MTS »). ‎

Cet intérêt pour l’état du sol, né précocement en lui, ne le quittera jamais. L’instinct du sol, ‎écrira-t-il plus tard, est la « quintessence du sens social ». ‎

Le pain remplace la galette dans les foyers, l’automobile fait son apparition dans la ville et ‎l’avion dans le ciel. Bennabi décroche son certificat d’études primaires avec la mention ‎‎« bien » et réussit à l’examen des bourses pour accéder au cours complémentaire. Son ‎grand-père venant de mourir et sa grand-mère n’ayant plus les moyens de l’entretenir, on ‎trouve un oncle pour le recevoir. Celui-ci, chef-comptable dans une fabrique de tabac ‎appartenant à une famille bourgeoise de Constantine, dirigeait par ailleurs l’orchestre ‎philharmonique de la ville.

Sur les routes, l’autocar a supplanté la diligence. Bennabi le prend un matin avec la ‎sensation que quelque chose de nouveau allait commencer dans sa vie. Il s’installe chez sa ‎grand-tante paternelle, Khalti Bibya, où il voit pour la première fois un harmonium auquel ‎va l’initier son oncle Mahmoud. Il retrouve sa ville natale divisée en trois quartiers : arabe, ‎juif et français. Il est inscrit au collège « Sidi el-Djellis » où ont étudié son père et son oncle ‎et que dirige M. Martin.

C’est un beau garçon de quatorze ans au teint clair et aux yeux verts – qu’on aurait ‎facilement pris pour un Européen s’il n’y avait cette « chéchia » rouge coiffant sa tête – qui ‎renoue avec la ville qu’il aime tant. Autre détail, il porte déjà des lunettes de vue. ‎
Le matin, il doit se rendre de bonne heure à la mosquée pour suivre l’enseignement du ‎cheikh Abdelmadjid et, à partir de huit heures, celui de M. Martin à l’école française : ‎‎« Tous deux allaient former dans mon esprit les deux plis qui détermineront à peu près mes ‎penchants intellectuels » (« MTS »). Il a la chance de trouver en ce dernier une âme ‎charitable qui va lui inculquer le goût de la lecture en lui prêtant régulièrement des livres, à ‎commencer par les œuvres complètes de Jules Verne.

Le jeune garçon termine ce cycle et se présente à l’examen d’entrée à la medersa. A ‎l’époque, il y en avait trois en Algérie, dispensant un enseignement franco-musulman ‎préparant aux études supérieures.

En 1920, il y fait donc son entrée chargé d’une valise, d’un matelas et d’un jeu de ‎couvertures. Il s’installe avec trois condisciples dans une chambre de l’établissement. A midi ‎et le soir il mange dans une gargote toute proche. La medersa est dirigée par M. Dournon.

Notre héros a pour maîtres le muphti de Constantine, cheikh al-Mouloud Ben Mihoub qui lui ‎enseigne la théologie et la « Sira » (vie et dits du Prophète), le cheikh Ben Labed qui l’initie ‎au « fiqh » (droit musulman), et des Français, dont M. Bobreiter qui stimule encore plus son ‎goût pour la lecture. Il lit ainsi « L’Azyadé » et « Les Désenchantées » de Pierre Loti, ‎‎« L’Homme qui assassina » de Claude Farrère, « Le Disciple » de Pierre Bourget (5)…

Ce roman, il s’en souviendra plus tard comme celui qui lui a ouvert le monde de la ‎psychologie, domaine que viendra approfondir deux ans plus tard la lecture d’un « Traité » ‎‎(6) de Condillac qui sera un moment son livre de chevet, et « Comment nous pensons » du ‎pédagogue américain John Dewey (7).

Il s’abreuve passionnément aux deux cultures dont les influences creusent deux sillons ‎parallèles en lui : « L’Orient moderne et ancien m’appelait par ses grandeurs et ses misères. ‎Ses évocations me faisaient pleurer ou m’enchantaient, mais en tout cas m’attachaient à ‎quelque chose d’enfoui en moi et dont je commençais à peine à prendre conscience. Les ‎cours eux-mêmes, surtout avec nos professeurs arabes, développaient et entretenaient cet ‎esprit qui allait passer chez ces générations de mederséens, dont j’étais, qui allaient se ‎trouver naturellement insérées dans le mouvement islahiste alors naissant en Algérie » ‎‎(« MTS »).‎

Il ressent les bienfaits sur son esprit de l’enseignement français : « Nos maîtres français y ‎versaient le contenu d’une culture cartésienne qui dissipait ce brouillard dans lequel se ‎développait l’esprit mythologique qui correspondait aux superstitions cultivées alors en ‎Algérie » (« MTS »).‎

La vie de medersien ouvre au jeune homme l’univers de la vie indépendante. Il est boursier ‎et peut donc couvrir ses frais. Libre de ses mouvements, il en profite pour se faufiler dans les ‎dédales de la vieille ville où cohabitent Européens, Juifs et « Indigènes ». Son subconscient ‎enregistre tout : les lieux, les comportements, les habitudes propres à chacune des ‎communautés… Dans ses « Mémoires », il dépeint le milieu constantinois dans sa diversité ‎et ses contrastes : les fêtes maraboutiques, les cérémonies de mariage, les velléités de ‎modernisation…‎

On a l’impression, en lisant ses descriptions, de suivre un film documentaire sur l’époque. Il ‎observe avec compassion et inquiétude la dégradation continue de la condition sociale des ‎Constantinois. Visiblement, le colonialisme et la société algérienne ne font pas bon ménage. ‎Le premier agresse et rabaisse systématiquement la seconde. ‎

Il décrit la chute inexorable des grandes familles qui ont difficilement entretenu jusque-là un ‎certain standing : les Ben Charif, les Ben Koreichi, les Bachtarzi, les Salah Bey, les Lefgoun, ‎propriétaires, industriels ou simples tenanciers de « hammams » (bains maures) ou ‎d’épiceries, sont amenés les uns après les autres à fermer ou à vendre, cédant leur ancien ‎rang de bourgeois à des repreneurs juifs ou français. ‎

Le processus de paupérisation des Algériens conséquent à l’occupation française a été ‎reconnu par beaucoup d’historiens français. En 1847 déjà, Alexis de Tocqueville écrivait : ‎‎« Nous avons rendu la société musulmane beaucoup plus misérable, plus désordonnée, plus ‎ignorante et plus barbare qu’elle n’était avant de nous connaître » (8).‎

Une chose frappe cependant à la lecture des Mémoires : Bennabi ne confond à aucun ‎moment colonialisme et conscience française. Au contraire, il garde une excellente ‎impression de certains Français, tel ce Dr. Figarelle qui a soigné sa mère pendant des ‎années sans réclamer d’honoraires eu égard au manque de ressources de la famille. ‎

Tirant le bilan de la « vie en commun » imposée aux Algériens par l’occupation française, il ‎écrira plus tard dans un article : « En 1830, le niveau social était à peu près le même pour ‎les deux peuples. Peut-être même l’avantage matériel était-il en faveur du peuple algérien ‎qui bénéficiait d’une production alimentaire excédentaire dont le surplus allait parfois à la ‎France, l’avantage intellectuel étant en faveur du peuple français : l’un disposant de toutes ‎les richesses de son sol, l’autre disposant de toutes les ressources culturelles d’une ‎civilisation en plein essor… Au point de départ, le peuple algérien était pour le moins apte à ‎emboîter le pas au peuple de France le long du siècle de la vapeur puis de l’électricité. Or, ‎au terme de l’étape, le peuple français arrive seul au seuil de l’ère atomique. Et nous ‎retrouvons le peuple algérien dans la caravane des « arriérés », bien loin d’avoir seulement ‎franchi l’étape de l’analphabétisme. Traduite dans le langage de la relativité, cette ‎constatation signifie qu’un siècle de « vie en commun » n’a pas eu pour effet de réduire le ‎décalage entre les deux peuples, mais l’a au contraire augmenté. Tout s’est donc passé ‎depuis un siècle comme si l’un marchait en avant, tandis que l’autre allait à reculons » (9). ‎

Bennabi veut corriger l’opinion selon laquelle le mouvement « islahiste » (réformateur) ‎alors naissant en Algérie a pris sa source dans les idées de Djamel-Eddin al-Afghani et de ‎Mohamed Abdou : « Il y a un abus dans cette tendance qui ne tient pas suffisamment ‎compte de la tradition locale ». Pour lui, ce sont les cheikhs Salah Ben Mahanna (1854-1910) ‎et Abdelkader al-Médjaoui (1848-1914) son disciple qui, à la fin du XIX° siècle, en furent les ‎initiateurs et les porte-étendard à Constantine. ‎

Dans « Les conditions de la renaissance » (10), il donne quelques informations sur le cheikh ‎Salah Ben Mahanna « qui faillit réveiller tout Constantine vers 1898. Le vénérable vieillard ‎fut le précurseur de l’islahisme en s’attaquant le premier à l’hydre maraboutique. Mais ‎l’administration veillait à ne pas laisser troubler la quiétude des gens par les importuns qui ‎parlent à haute voix dans la nuit où règne le sommeil. La précieuse et riche bibliothèque du ‎cheikh fut saisie et on dispersa les animateurs de la première polémique islahiste : le cheikh ‎Abdelkader al-Médjaoui fut déporté de la medersa de Constantine à celle d’Alger… ». ‎

Il reprendra un peu plus tard l’idée dans un article consacré à Ben Badis : « Constantine avait ‎été vers les années 1895-1900 le centre d’action islahiste avant la lettre grâce à deux ‎personnages : Cheikh Ben Mahanna et Cheikh Abdelkader al-Médjaoui. On est donc fondé à ‎se demander si cette action n’a pas servi de prémisses à l’islahisme proprement dit, soit ‎directement par les propres idées de Ben Badis, soit indirectement dans l’ambiance où il ‎avait grandi. Cela nous mettrait alors en présence d’une source proprement nord-africaine ‎de tout le mouvement réformiste en Algérie » (11). ‎

Ces remarques sont corroborées par Norbert Tapiero qui, parlant des réformateurs ‎musulmans du XIX siècle, cite le nom de Tahar al-Djazaïri (1852-1920) qui s’est fait connaître ‎en Syrie par ses idées novatrices : enseignement moderne, réseau de bibliothèques, ‎panarabisme (12) … Dérangées par ses audaces, les autorités ottomanes ordonnent son exil ‎en Égypte où il se fixe pendant dix ans. Il est l’auteur d’une vingtaine de livres. ‎

Les observations de Bennabi seront plus tard confirmées et étayées par l’universitaire ‎algérien Amar Hellal pour qui les « sources locales de l’islah remontent à encore plus loin, à ‎l’époque même du père du salafisme, Ibn Taimiya (1263-1328), où un « alem » (savant ‎religieux) de Tolga (Biskra), cheikh Sâada, répandait ces idées rénovatrices. Un peu plus ‎tard, vers la fin du XIV° siècle, un autre savant de Tlemcen, Abdelkader Ibn Mohamed al-‎Maghribi, mena au Touat une action similaire » (13). Mais, chose curieuse, une année après ‎avoir écrit ce qu’on a lu, Bennabi affirme que « l’islah est l’expression algérienne du courant ‎wahhabite » (14).‎

                                                                                                                                           (A ‎SUIVRE)             ‎

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NOTES :‎

‎1 Confrérie religieuse où l’on dispense un enseignement traditionnel.‎

‎2 C.A. Julien : « Une pensée anticoloniale : positions (1914 -1979) », Ed. Sindbad, Paris 1979.‎
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‎3 Il doit plutôt s’agir du journal « al-Qibla » créé par le roi Hussein Ibn Ali (1856-1924), Chérif de la Mecque, et ‎dont la direction a été confiée à al-Okbi. Néanmoins, le journal « Oum al-Qura » existait bel et bien à cette ‎époque en Arabie. ‎
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‎4 Chiffres donnés par Bennabi. Selon l’historien Benjamin Stora, la première guerre mondiale aurait mobilisé ‎‎173.000 militaires « indigènes », dont 87.500 engagés, et se serait soldée par la mort de 25.000 musulmans et ‎‎22.000 Français d’Algérie (Cf. B. Stora et Z. Daoud : « Ferhat Abbas, une autre Algérie », Ed. Casbah, Alger 1995). ‎Louis Massignon donne le chiffre de 270.000 Algériens mobilisés dont 124.000 dans des usines (Cf. « Opéra ‎Minora », T.3, Ed. Dar al-Maarif, Beyrouth 1963). ‎

‎5 Il doit s’agir de Paul Bourget, membre de l’Académie française dont le livre parut en 1889.‎

‎6 Il doit s’agir du « Traité des sensations » (1764).‎

‎7 Ce livre, « How we think », a été publié en Anglais en 1910, mais n’aurait été traduit au français qu’en 1933. ‎

‎8 Alexis de Tocqueville : « De la colonie en Algérie », Ed. Gallimard, Paris 1968.‎

‎9 « La troisième perspective », « La République algérienne » du 13 novembre 1953. ‎

‎10 Ed. En-Nahda, Alger 1949.‎

‎11 « Cheikh Ben Badis », article paru dans « Le Jeune musulman » du 24 avril 1953. Il y a lieu de signaler que le ‎cheikh al-Médjaoui a publié en 1877 à Alger un petit livre intitulé « Irchad al mutaâlimin » dans lequel il exhorte ‎les Algériens à apprendre les langues étrangères et à s’insérer dans le mouvement de modernisation. ‎

‎12 Norbert Tapiero : « Les idées réformistes de Kawakibi », les Ed. Arabes, Paris 1956.‎

‎13 Amar Hellal : « Le mouvement réformiste algérien : 1831 -1957 », Ed. OPU, Alger 2002. ‎

‎14 « De Genève à Colombo », la « République Algérienne » du 07 mai 1954. ‎

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