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COMMENT J’AI CONNU MALEK BENNABI

by admin

J’ai vu et entendu Malek Bennabi pour la première fois dans une modeste salle de réunion du lycée Amara Rachid où venaient de s’ouvrir dans un parfait anonymat les assises du premier « Séminaire d’initiation à la pensée islamique ». C’était en décembre 1968, pendant les vacances d’hiver. Nul ne pouvait alors imaginer le succès qu’allait connaitre cette humble manifestation, fruit d’une idée de Malek Bennabi, comme j’étais loin de me douter que ce jour allait être celui du scellement de mon destin personnel. Informé de la tenue de ce séminaire par un communiqué paru dans la presse, mon père avait insisté pour que ma sœur ainée et moi allions, pour notre édification, y écouter quelques conférences. D’abord irrésolu, pour ne pas dire franchement récalcitrant, j’avais fini par m’y résoudre parce qu’au-delà de mon honnête désintérêt pour le sujet, il restait le devoir filial d’accompagner ma sœur pour ne pas faillir à la tradition.

J’avais alors dix-huit ans et étais interne au lycée Ibn Toumert de Boufarik. C’était l’âge des premiers questionnements sérieux et des prémices de la « quête du Graal » qui n’allait plus me lâcher depuis mais, pour l’heure, j’aimais encore pendant les vacances m’adonner à une passion de jeunesse : jouer de la batterie au cercle des PTT de la rue Valentin (Alger) sur des airs d’Adamo et des Beatles.

En ce temps-là l’idéologie ambiante et dominante était le « progressisme ». Je fréquentais depuis 1964 une section JFLN (avenue Pasteur) qui était distante de 30 mètres de chez moi et dont les rayons de bibliothèque s’emplissaient régulièrement de rébarbatifs volumes exposant la vie et l’œuvre de Marx, Lénine, Mao, Kim Il Sung, etc, dons des ambassades et autres centres culturels étrangers que personne ne lisait bien entendu. Avec les victoires spatiales et atomiques de l’URSS et de la Chine, le marxisme était au zénith de sa gloire. Des pays comme l’Algérie vivaient ces exploits comme les leurs en propre et pensaient ingénument que bientôt ils les rééditeraient chez eux.

En ce qui me concerne je ne m’étais jamais senti à l’aise au contact de cette philosophie. En dépit des multiples occasions de me laisser endoctriner qui s’étaient offertes à moi autant qu’à d’autres, je ne l’acceptais pas. Ma répulsion, quasi instinctive, provenait de ce que je percevais nettement qu’elle posait inconditionnellement le postulat de l’effacement des fondements de la personnalité algérienne. Mais quoi lui opposer ? L’islam n’avait ni les faveurs des foules ni celles des Etats, et j’étais dans la totale incapacité de pouvoir discerner par moi-même entre les aspects positifs de l’islam et ceux, négatifs, des musulmans. Il va sans dire que je ne portais aucune propension à la religiosité fiévreuse. Mon esprit ne s’arrêtait pas du tout à ces considérations mais s’interrogeait depuis un bon moment déjà sur le problème du retard historique des pays musulmans comme l’Algérie, supposées pourtant détenir les plus hautes vertus de l’humanité. Au lycée mes professeurs de philosophie – successivement Daniel Bookman à Boufarik et Maurice Maschino à l’Emir Abdelkader- étaient d’ardents et célèbres militants progressistes. Si mes rapports avec le premier devaient rester jusqu’au bout ceux de tout élève envers son professeurs, ils allaient être violents et exécrables avec le second.

Ce qui allait devenir en moi une véritable allergie au communisme n’avait évidemment aucune justification économique comme on voudra me l’imputer plus tard. Ma famille était trop pauvre et moi trop jeune pour posséder des « intérêts » ou une « conscience de classe ». Pour moi, devenir marxiste n’était pas évoluer, mais trahir : trahir son passé, sa culture, ses valeurs morales et sociales, fussent-elles sous-développées. D’un autre côté, je pressentais que cette idéologie qui heurtait de front le fonds mental algérien ne pouvait pas motiver le pays profond. La seule mais tout à fait suffisante raison à mes yeux résidait quelque part dans un point de rencontre entre des facteurs d’ordre psychologique, civilisationnel et spirituel. 

Ce ne sera donc pas par hasard que mon premier article de presse aura pour titre « Islam et progressisme » (1970), ou qu’en guise de réponse du berger à la bergère je publierai une violente critique de Maxime Rodinson (1971) que monsieur Maschino s’échinait à nous présenter dans ses cours comme la « meilleure » source de référence pour l’étude de l’islam. Maxime Rodinson, qui accusera le coup, me répondra par des insultes dans le premier paragraphe de la première page de son gros livre « Marxisme et monde musulman » qui paraîtra quelques mois plus tard. 

Arrivé donc par un matin pluvieux sur les lieux du séminaire je fus, sitôt dans la salle, frappé par l’allure des silhouettes « enkachabillées » qui s’entassaient dans la salle froide et exiguë. Elles m’apparurent telles des « Tolbas » échappés de quelque « zaouia » qui aurait survécu aux bouleversements de l’époque. Ce n’était en fait que les humbles représentants du corps constitué le plus en déshérence dans les républiques progressistes : les imams de mosquées. Leur heure de gloire retentira un jour en Algérie mais ce sera juste le temps de vider un ressentiment longtemps retenu car ils durent très vite se remettre à le stocker quand on leur signifia prestement que ce n’était ni le moment, ni l’endroit.

Prudemment, je m’étais carré dans un siège au fond de la salle et, de là, considérais l’estrade d’où provenait la voie perçante de je ne me rappelle plus quel cheikh oriental, lançant à la volée des sentences mille et une fois répétées avant lui dans moult pays musulmans depuis l’An mil. Par moment s’élevaient de différents endroits de la salle de vaillants « Allahou Akbar » échappés de gorges étreintes par la foi. Et parmi les visages que je suspectais je crois me souvenir, que Dieu me pardonne, de celui, si caractéristique par son air poupin, de monsieur Sassi Lamouri.

J’en étais à guetter le moment propice au repli discret lorsque l’animateur annonça le conférencier suivant. Apparut alors sur la scène un homme aux cheveux blancs, haut en stature, élégant. Je le pris pour un étranger. Quelques minutes après j’étais vissé à mon siège que je n’aurais quitté pour rien au monde. Je venais de découvrir Malek Bennabi. L’homme était majestueux, imposant, convaincant. Au fur et à mesure qu’il parlait, les malaises et les préventions qui s’étaient inconsciemment accumulées en moi dans le passé contre tout ce qui émanait du fait islamique tombaient un à un, cédant la place à une pressante envie de comprendre, de connaître, de savoir, de rattraper. Je me rappelle, entre toutes, de cette phrase, que prononça à un moment Bennabi : « Dieu est obscur à force de clarté». Je prenais hâtivement des notes. Mais je compris bientôt que l’essentiel en ces instants n’était pas que je capte ce que disait Bennabi –je comprenais d’ailleurs fort peu de choses – mais de savourer la fierté qui m’avait enveloppé à partir du moment où j’ai su que cet homme était algérien. Mes préjugés fondaient l’un après l’autre au soleil réchauffant et purificateur de cette autre forme de sentiment nationaliste.

Ma vie venait de basculer. Désormais elle avait une orientation, un sens, une direction et même de très solides arguments. Avec Bennabi je venais d’avoir la révélation que l’on pouvait être musulman et autre chose qu’un être archaïque, subjectif, émotionnel, irrationnel, bavard, inopérant, incohérent, laid… Physiquement déjà il me changeait de l’image d’Epinal que j’avais du « alem » impotent et du « civilisé » vide de toute âme. Bennabi était grave, vrai, juste. Il incarnait dans tout son être ce dont il parlait, c’est-à-dire le musulman « authentique » et « efficace ». Il était l’exemple, l’idéal à atteindre.

Mais en même temps que cette euphorie s’installait en moi, une énigme naissait : comment se faisait-il qu’un homme de cette envergure et de cette qualité fut totalement inconnu dans son pays ? Mon entendement ne me fournissait pas de réponse et je ne connaissais personne à qui la poser dans ce milieu « islamiste » sur lequel je venais fortuitement de buter. Je connaissais à peu près tous les auteurs algériens et en aimait quelques uns, mais j’ignorais jusqu’au nom de celui-là. Si les premiers appartenaient à une tradition littéraire qui remontait au début du siècle et dont les principales figures avaient acquis l’immortalité en narrant leurs états d’âmes inspirés par des scènes vivantes ou des natures mortes, Bennabi, lui, inaugurait quelque chose de nouveau, appartenait à un autre registre, relevait d’une catégorie inconnue dans l’histoire des lettres et des idées de notre pays depuis Ibn Khaldoun : le penseur intégral, le visionnaire à système, celui qui n’est ni un romancier, ni un sociologue, ni un historien seulement, mais tout cela à la fois et en même temps. Un homme qui ausculte, diagnostique, puis propose les grandes médications, un homme qui soit à lui seul le condensé intellectuel de tout ce que l’esprit humain avait élaboré de positif de Sumer à nos jours, par-dessus les frontières des nations et des civilisations et au-delà de l’horizon borné de chacune d’entre elles.  Le lendemain je me rendis à la bibliothèque nationale à la recherche des ouvrages de Malek Bennabi. Je m’engageai dans cette œuvre avec la détermination d’un spéléologue qui découvre un labyrinthe jusque-là inconnu. Je n’en suis toujours pas sorti et n’en sortirai pas car là son ma voie et mon choix.

La deuxième fois que je vis Malek Bennabi ce fut, plusieurs mois plus tard, à la salle des Actes où il devait donner une conférence intitulée « le Sens de l’étape ». C’est là par contre que j’allais apercevoir pour la première fois le fameux Dr. Abdelaziz Khaldi que je connaissais de nom par les savoureux billets qu’il publiait de temps à autre dans les journaux. Lui aussi allait avoir une influence sur ma vie. Khaldi était là pour présenter au public son ami de toujours.  A l’époque, Bennabi animait dans son domicile de l’avenue Roosevelt un « cercle d’orientation culturelle » où il recevait alternativement les samedis et dimanches (week-end d’alors) de 16 h à 20h les étudiants francophones et arabophones.   Je ne le savais pas encore et ne le saurai qu’à la fin de l’année 1969 quand Omar Benaissa, élève dans une autre terminale du lycée Emir Abdelkader, vint un jour m’aborder dans la cour du lycée où mes démêlés avec M. Maschino avaient fait quelque bruit.

Je n’avais aucun contact avec quiconque et bien que j’eus pris part aux travaux du troisième séminaire qui eut lieu en décembre 1969 à l’Ecole normale de Bouzaréah, je ne connaissais toujours personne. La vérité est que seul Bennabi m’intéressait, étant loin de ressentir de grandes affinités avec les gens que j’observais autour de lui. C’était un peu dû à ma nature timide et réservée, mais aussi parce que je ne m’estimais pas mû par les mêmes préoccupations qu’eux. Mon problème n’était pas spirituel, mais intellectuel. Je ne cherchais pas à renforcer mes chances d’aller plus tard au Paradis, mais à comprendre en vue de pouvoir réellement agir. C’est donc Omar Benaissa, qui devait devenir mon plus grand ami, qui m’ouvrit le chemin du domicile de Bennabi. Lui et moi devions constituer, s’il faut aujourd’hui caricaturer les choses pour qu’elles soient significatives, la branche motazilite du séminaire de Bennabi, par opposition à celle dont sortiront des figures comme celles de Boudjelkha, Brahmia, les frères Haddam, Nahnah, etc. Je me souviens que ce dernier était à l’époque un monsieur jovial et pétillant, ne portant pas barbe et kamis mais costume et cravate. C’est là que pendant quatre prodigieuses années j’allais vivre à l’ombre de Malek Bennabi les instants les plus exaltants de mon existence…  

En même temps que je m’étais inscrit à la faculté de sciences économiques, je commençais à travailler au ministère des Affaires religieuses avec Rachid Benaissa, Abdelwahab Hammouda et Slimane Benaziez. J’allais y rester d’octobre 1970 à décembre 1971, date à laquelle j’ai démissionné après avoir ouvert et dirigé ce qui est devenu par la suite le Cercle cultuel islamique de la rue Ali Boumendjel. D’un autre côté, je m’étais mis à écrire régulièrement dans la page culturelle d’El Moudjahid que dirigeait Kamel Belkacem. J’avais une rubrique personnelle intitulée « D’une plume désintéressée ». Une de mes chroniques, datée du 24 novembre 1971 et intitulée « Le bon, la presse et le truand » me vaudra le lendemain de sa parution une convocation chez monsieur Salah « Vespa », alors tout-puissant patron de la police d’Alger.

C’était le docteur Khaldi qui me poussait vers le journalisme. Il se préparait à m’envoyer accomplir un stage au journal « le Monde » où il avait des amis quand la mort le surprit en mars 1972 à l’âge de 57 ans. Il m’échut l’honneur de rédiger l’article qui devait lui rendre hommage. Ce que je fis et confiai au journal El Moudjahid. Etant passé à l’imprimerie vers 22H pour corriger mon texte, j’emportais avec moi une fois le travail terminé une épreuve de la page 8 où devait sortir ledit article, ainsi qu’un poème de Momo (Himoud Brahimi) composé la veille à la mémoire de Khaldi. En achetant le journal le lendemain, j’eus l’extraordinaire surprise de ne rien trouver de relatif à la disparition du défunt. Je garde à ce jour cette preuve encore vivante des actes de censure de monsieur Taleb Ahmed El-Ibrahimi, ministre de l’information que Khaldi avait pourtant beaucoup aidé pour qu’il parvienne au poste où il était.  Abdelkrim Ghrieb, alors président de l’Amicale des Algériens eu Europe, fréquentait comme beaucoup d’autres figures de premier plan le salon que Khaldi tenait chez lui le dimanche matin. Mis au courant par moi, il accepta de prendre mon article et de le publier en Mai 1970 dans « l »Algérien en Europe ».

Quand je me rappelle cet épisode et que je retire de mes archives cette page censurée, ce n’est pas mon article que je relis mais toujours et avec une inaltérable émotion le poème de Momo. Il l’avait improvisé quelques heures après notre sortie du cimetière de Sidi M’Hamed où Khaldi venait d’être mis en terre à côté de la tombe de Ali El Hammami. Cette « amana » que je n’ai pu faire parvenir à ces destinataires par la faute de Nait Mazi et de Taleb Ahmed, est l’une des meilleures poésies de Momo, l’homme le plus désintéressé, le plus généreux et le plus digne que je connaisse. Un jour peut-être j’aurais l’occasion de parler de ce fabuleux personnage qui m’initia à René Guénon, Michel Valsan et François Ponsoye, tous trois grands métaphysiciens français  convertis à l’islam.

Si la vie avait été de tous temps particulièrement dure pour Bennabi, elle allait confiner au calvaire après la mort de Khaldi. Presque dans la misère au plan matériel, il était humilié, surveillé et souvent privé de la liberté de se déplacer, surtout à l’étranger. Il arriva même qu’il soit agressé et blessé sur le palier de son propre domicile et qu’on le menace de l’expulser de son logement. Mais, malgré tout, Malek Bennabi ne faiblit jamais, poursuivant sans relâche sa mission et son combat, animant des séminaires dans plusieurs capitales arabes, écrivant où donnant des conférences. Parfois, et je les tiens pour les plus grands honneurs de ma vie, j’eus le privilège de l’accompagner et de le présenter au public comme ce fut le cas une fois à l’école des Cadet de Koléa et une autre fois au Cercle des officiers de l’Amirauté. Il nous arrivait, Omar Benaissa et moi, de passer la nuit chez lui pour le sécuriser dans les périodes difficiles. Et quand il venait avant l’extinction des feux s’assurer que nous ne manquions de rien, nous aimions le retenir sous un prétexte ou un autre dans l’espoir de l’amener à parler de lui. Mais il répugnait à le faire. Le peu que nous savions de sa vie lui a été difficilement arraché par les uns et les autres ou provient d’ouvrages autobiographiques.   

A l’université d’Alger, les premières escarmouches entre les communistes et les étudiants de la mosquée universitaire avaient commencé. Un jour, les communistes attaqueront de nuit la mosquée et mettront le feu à la bibliothèque et aux exemplaires du Coran qui s’y trouvait. L’évènement laissa une profonde émotion. Alors que j’étais en deuxième année, un de mes professeurs – l’économiste marxiste Mohamed Dowidar – m’écrivit un jour à la maison une lettre dans laquelle il me fixait un rendez-vous dans un recoin de la faculté d’Alger. Ayant été nommément cité dans un tract, l’éminent économiste s’était laissé convaincre par je ne sais qui que je pouvais en être l’auteur et il avait peur de je ne sais quoi. Je le persuadai de son erreur. Il est vrai que dans l’amphithéâtre de la rue Charras je n’étais pas du tout aimé par mes condisciples « progressistes ».

Quelques mois après avoir quitté le ministère des affaires religieuses je pris le secrétariat général d’une nouvelle revue qui venait de naître sous l’égide de la wilaya d’Alger et qui s’appelait « Alger-Réalités ». J’y travaillais de mars 1972 à juin 1973 tout en continuant à collaborer à « El Moudjahid » dont je n’allais pas tarder à être interdit jusqu’en juin 1979, mois où sera publié mon reportage sur la révolution iranienne. 

Chez Bennabi, le clivage entre le groupe que nous constituions, Omar et moi, et le reste était net. Nous venions au même endroit mais repartions avec des conclusions diamétralement opposées. Il y en avait même qui nous taxaient de « gauchisme »… Aujourd’hui, ils auraient dit, et de fait ils ont dit, « laïcs ». Le « Séminaire d’initiation à la pensée islamique» dont Bennabi avait été l’initiateur était devenu l’affaire du pouvoir. Le dernier auquel il prit part fut, je crois, celui de Constantine (Juillet 1971) d’où il était revenu fort contrarié. C’est en tout cas le dernier auquel je participais personnellement. Comme c’est la dernière année où j’ai eu affaire à la JFLN. Quand au parti FLN, je n’en ai jamais fait partie quoiqu’en ait pu dire la rumeur.

Malek Bennabi est mort des suites d’une longue maladie le 31 octobre 1973. Il avait été mal soigné et trainé d’un hôpital à un autre. C’est à peine si un petit entrefilet avait paru dans la presse de monsieur Taleb Ahmed El Ibrahimi pour en annoncer la nouvelle. Il est mort comme il a vécu, c’est-à-dire pleinement conscient de ses devoirs d’éclaireur et de clarificateur. Les dernières lignes qu’il avait rédigées furent pour saluer la mort qu’il voyait venir et qu’il attendait avec presque de l’impatience qu’elle le soulageât du fardeau que la vie avait lourdement jeté sur ses épaules d’homme au nom prédestiné mais à la résistance tout de même humaine. Sa mort fut tragique pour moi. Brusquement plus rien n’avait de sens ou de goût. Le ciel s’était obscurci d’un seul coup alors que j’avais 23 ans…

« El-Watan » des 11 et 12 novembre 1992

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